
Par Ferhat Mehenni
Le Général-Major Abdelkader Haddad, surnommé “Nacer Eldjen”, est parvenu à s’évader de sa résidence surveillée. Tombé en disgrâce après avoir été le patron des services de renseignement algériens, il était sur le point de subir à son tour les tortures qu’il avait lui-même infligées, des années durant, à des dizaines de milliers de prisonniers d’opinion. Son évasion est le signe annonciateur d’une guerre ouverte entre les factions claniques au sommet de la junte militaire.
Cette crise n’est pas seulement la rébellion d’un officier supérieur, mais bien celle d’un clan entier, disposant de suffisamment de forces pour tenter un coup d’État.
Quant à la rumeur de son arrivée en Espagne, elle ne semble pas crédible. Il faut donc s’attendre à une guerre à mort entre les loyalistes et les putschistes, guerre qui se soldera inévitablement par l’anéantissement de l’un des deux camps.
Face à cette situation, j’appelle la Kabylie à faire preuve de lucidité et de discernement, en considérant que sa libération politique et la libération de ses détenus doivent demeurer son unique priorité. Les querelles entre clans au sommet de l’État algérien ne nous concernent pas et nous ne devons en aucun cas servir de combustible à la guerre de ceux qui, demain encore, redeviendront des ennemis du droit du peuple kabyle à l’indépendance.