Essaouira: Des délégations de 15 pays africains prennent part au 11e Comité technique de la Conférence ministérielle africaine sur les coopératives
Essaouira: Des délégations de 15 pays africains prennent part au 11e Comité technique de la Conférence ministérielle africaine sur les coopératives

Les travaux de la 11e édition du Comité technique de la Conférence ministérielle africaine sur les coopératives (TCAMCCO) se sont ouverts, mardi à Essaouira, avec la participation de délégations représentant 15 pays africains.
Initié par l’Alliance Coopérative Internationale – Afrique (ACI-Afrique), en partenariat avec le Secrétariat d’État chargé de l’Artisanat et de l’Économie Sociale et Solidaire et l’Office du Développement de la Coopération (ODCO), cet événement d’envergure réunit, trois jours durant, des responsables gouvernementaux, des dirigeants de coopératives, des jeunes entrepreneurs, des chercheurs, des experts, ainsi que des partenaires techniques et financiers, venus débattre de la contribution stratégique des coopératives au développement durable, équitable et résilient du continent africain.
S’inscrivant dans le cadre des célébrations de l’Année internationale des coopératives 2025, proclamée par les Nations Unies, ce conclave panafricain constitue un temps fort de mobilisation politique et institutionnelle, marquant une étape clé dans l’agenda africain du développement de l’économie sociale et solidaire.
Dans une allocution lue en son nom à l’ouverture de la conférence, le Secrétaire d’État chargé de l’Artisanat et de l’Économie Sociale et Solidaire, Lahcen Essaâdi, a mis en exergue l’engagement du Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à ériger l’économie sociale et solidaire en un pilier de développement territorial inclusif, notamment à travers les interventions de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) et des autres départements concernés, tout en favorisant un partenariat Sud-Sud basé sur la solidarité, la complémentarité et le respect mutuel.
“Dans un monde en pleine mutation, il n’est plus concevable de penser le développement sans intégrer les coopératives dans les dynamiques de transformation digitale, d’innovation et d’accès aux technologies”, a souligné M. Essaâdi, relevant la nécessité de bâtir des coopératives modernes, agiles, capables d’exploiter les outils numériques, de répondre efficacement aux besoins du marché et d’agir avec responsabilité sociale et environnementale.
Par ailleurs, le Secrétaire d’État a appelé à renforcer la coopération interafricaine, en encourageant la création de réseaux coopératifs régionaux et continentaux, capables de favoriser le transfert de savoir-faire, l’innovation sociale et l’intégration des marchés à travers des partenariats pérennes entre les coopératives africaines.
De son côté, la directrice générale de l’ODCO, Aicha Errifai, a abordé l’état des lieux du secteur coopératif au Maroc, qui compte aujourd’hui près de 60.000 coopératives regroupant plus de 100.000 membres, illustrant le rôle central que joue ce tissu dans la dynamisation de l’économie nationale et dans la création d’opportunités pour les jeunes et les femmes, en particulier en milieu rural.
Dans cet esprit, elle a mis en avant les efforts déployés à l’échelle nationale pour accompagner cette dynamique, à travers des politiques publiques convergentes, des dispositifs d’accompagnement, de formation, de financement et d’insertion dans les chaînes de valeur locales et internationales.
Pour sa part, le président de l’ACI-Afrique, Ayeola Oriyomi, a insisté sur la nécessité d’améliorer la visibilité du modèle coopératif à l’échelle continentale, en tant que solution efficace face aux défis du chômage, de la précarité, de l’exclusion sociale et des inégalités économiques.
A cet égard, M. Oriyomi a plaidé en faveur d’une meilleure intégration des coopératives africaines dans les politiques publiques nationales et régionales, ainsi qu’à un investissement renforcé dans la promotion, la collecte de données et la digitalisation du secteur.
Placée sous le thème “Visibilité des coopératives pour une Afrique meilleure”, cette 11e édition du TCAMCCO se veut un espace de concertation, de mutualisation des expériences et de formulation de recommandations concrètes en vue de repositionner les coopératives comme acteurs clés de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et des Objectifs de développement durable.
La participation de délégations issues du Maroc, du Lesotho, du Kenya, de l’Éthiopie, du Ghana, du Nigeria, du Zimbabwe, du Mozambique, du Togo, du Liberia, de la Tanzanie, du Botswana, de Maurice, du Soudan du Sud et de l’Afrique du Sud illustre le rayonnement croissant du modèle coopératif africain et le rôle moteur que joue cette dynamique dans l’intégration régionale ainsi que dans le développement socio-économique des communautés locales.
Au programme de cette édition, qui se poursuit jusqu’au 22 mai, figurent plusieurs sessions thématiques autour de la transformation numérique, l’égalité des genres, l’intégration des jeunes dans les filières coopératives et l’accès au financement, ainsi qu’un dialogue parlementaire panafricain portant sur le Projet de Loi Modèle sur les Coopératives, destiné à harmoniser les cadres juridiques nationaux en matière de coopération et à renforcer la gouvernance des structures coopératives.
Par ailleurs, cette rencontre sera ponctuée par le lancement officiel du Cadre National des Plateformes Genre Coopératives, initiative phare visant à institutionnaliser la perspective genre dans les politiques coopératives et à offrir un espace structuré de plaidoyer et de coordination en faveur de l’égalité femmes-hommes au sein du mouvement coopératif.
Les recommandations qui sanctionneront les travaux de ce conclave traceront les lignes directrices d’une feuille de route africaine ambitieuse pour la décennie à venir, avec pour objectif de renforcer les capacités des coopératives, de favoriser leur inclusion dans les chaînes de valeur régionales et, partant, de positionner l’Afrique comme un pôle coopératif dynamique, solidaire et innovant à l’échelle mondiale.