La réforme des marchés publics constitue le vecteur d’une transformation profonde et inéluctable de la gestion des finances publiques, a indiqué, mardi à Rabat, le Trésorier Général du Royaume, Noureddine Bensouda.
Cette réforme intervient dans un contexte de crises conjuguées et multi facettes auxquelles fait face le monde aujourd’hui, ce qui oblige à interroger les choix et les modes de gouvernance de l’achat public, a relevé M. Bensouda qui s’exprimait à l’ouverture d’une journée d’information et d’échange sur la réforme des marchés publics, organisée par la Trésorerie Générale du Royaume (TGR) en partenariat avec le Comité national de l’environnement des affaires (CNEA) et le Projet promotion de l’entreprenariat de l’Agence de coopération allemande au développement (GIZ).
Dans ce sens, le Trésorier Général du Royaume a fait savoir que la commande publique, particulièrement les marchés publics, suscite un intérêt fort en raison des enjeux budgétaires sous-jacents et du volume des dépenses brassées par cette commande.
Il a, à cet égard, relevé qu’à travers les marchés publics, l’État vise notamment à produire des biens et services de qualité, à soutenir la croissance par le biais de la demande adressée aux entreprises et à orienter l’investissement au niveau territorial.
Évoquant la réforme des marchés publics entrée en vigueur septembre dernier, M. Bensouda a précisé qu’elle a soulevé les défis fondamentaux et opéré une refonte de la gestion des marchés publics, axée sur la performance et la réalisation des objectifs stratégiques des politiques publiques, pour permettre, in fine, de conforter la confiance du citoyen.
Cette réforme, a-t-il soutenu, s’inscrit dans le prolongement des réformes que connait le Royaume sur les plans institutionnel, politique, économique et social, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, et marque un saut qualitatif dans le processus de modernisation, de transparence et d’efficacité dans la gestion de la commande publique.
Les marchés publics sont depuis quelques années au cœur des réformes en finances publiques, qui visent à rationaliser les dépenses publiques, a fait remarquer M. Bensouda, notant qu’il ne s’agit pas de moins dépenser, mais de mieux dépenser pour assurer un service public de qualité.
Il a également précisé que l’État, en tant qu’agent économique, ouvre grâce à la commande publique des opportunités de création de la richesse, de la valeur ajoutée locale et de distribution-redistribution des ressources.
A cet effet, il a relevé que l’État doit veiller à l’égalité des chances entre les entreprises concourant aux marchés publics en mettant en place une réglementation aux standards internationaux, mais adaptée au contexte et aux contingences nationales.
Par ailleurs, M. Bensouda a rappelé que par le biais de la commande publique, l’État injecte en 2023 une enveloppe budgétaire de près de 300 milliards de dirhams dans l’économie, soit environ de 21% du produit intérieur brut (PIB).
Pour sa part, le Chef de la coopération de l’ambassade de l’Allemagne, Sébastian Wilde, a mis en avant le rôle de cette réforme des marchés publics dans la dynamisation du secteur privé, la promotion de l’inclusion des jeunes, des femmes et des petites entreprises.
Il a également fait savoir que ces domaines sont au cœur de l’engagement de l’ambassade dans la coopération avec le Maroc.
Au programme de cette journée d’information figurent plusieurs panels, notamment autour de la dimension économique de la réforme des marchés publics, sur “la réforme des marchés publics : levier d’intégration sociale, de développement durable et d’inclusion territoriale”, “la réforme des marchés publics au service de la transparence, de l’intégrité et de la redevabilité”, et “la digitalisation et la formation : éléments stratégiques d’accompagnement de la réforme”.
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