Une délégation égyptienne a rencontré dimanche dans la capitale libyenne de hauts responsables du Gouvernement d’union nationale (GNA), une première depuis six ans alors que l’Egypte est considérée comme un soutien du camp rival à l’exécutif basé à Tripoli.
Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée depuis 2015 par deux autorités rivales: le GNA, reconnu par l’ONU et soutenu par la Turquie, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est du pays, soutenu par la Russie, les Emirats arabes unis et l’Egypte.
Le ministre libyen de l’Intérieur Fathi Bachagha a tenu « une réunion de haut niveau » avec la délégation égyptienne composée notamment du vice-directeur des services de renseignement, a annoncé son ministère dans un communiqué.
A l’ordre du jour de cette visite, à laquelle assistait Imed Trabelsi, chef de l’Organe libyen de la Sûreté générale, « les moyens de renforcer la coopération sécuritaire » ainsi que « l’appui au cessez-le-feu », selon le ministère.
Les camps rivaux libyens ont conclu un accord de cessez-le-feu en octobre dernier sous l’égide de l’ONU, mettant fin à plus d’un an de conflit déclenché par une offensive sur Tripoli des forces du maréchal Khalifa Haftar en avril 2019.
Dimanche, les deux parties ont « examiné les conclusions de la commission militaire conjointe 5+5 en appui aux efforts déployés par l’ONU (…) pour une sortie de crise par des voies politiques et pacifiques », selon le communiqué.
C’est la première visite d’une délégation officielle égyptienne à Tripoli depuis 2014, date à laquelle l’Egypte avait fermé son ambassade à Tripoli en raison de violences.
La délégation égyptienne a également été reçue par le chef de la diplomatie libyenne Mohamad Taher Siala.
Le but est de « normaliser les relations diplomatiques » entre Tripoli et Le Caire et d’évoquer « la coopération dans divers domaines », a précisé sur Twitter Mohamad Elgeblawi, porte-parole du ministère libyen des Affaires étrangères.
Selon M. Elgeblawi, la délégation égyptienne s’est engagée à rouvrir l’ambassade égyptienne « le plus tôt possible » et rétablir les liaisons aériennes entre les deux capitales, interrompues depuis plusieurs années.
Cette visite intervient après que Khalifa Haftar a menacé jeudi de « chasser l’occupant » turc en Libye, où Ankara a envoyé des troupes pour soutenir le GNA.
Lors d’une visite samedi à Tripoli, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a lui promis de riposter à toute attaque contre les forces turques.