Le Centre National de la Musique (CNM) a organisé, vendredi au Théâtre Mohammed V de Rabat, une soirée artistique en hommage posthume au regretté musicien Hassan Mégri, décédé en 2019 à l’âge de 77 ans.
Accompagné de l’orchestre interculturel du Maroc, dirigée par le Maestro Hamza Amazgar, le fils du défunt, l’artiste Nasr Mégri, a interprété, au cours de cette cérémonie, une partie du répertoire de son père, dont la carrière artistique a duré du début des années soixante jusqu’à 2019. Ce spectacle a également été agrémenté par la participation du groupe marocain « Golden Hands ».
Le public, qui comptait des artistes et des personnalités médiatiques, des acteurs culturels et artistiques, ainsi que plusieurs membres de la famille du défunt, a été gratifié par des chansons du regretté, qui, au vu de sa longue carrière artistique, a réussi à enrichir la musique marocaine en tant qu’auteur, compositeur, chanteur et plasticien.
Dans une allocution prononcée en son nom à l’occasion de cette cérémonie, organisée dans le cadre de la célébration de Rabat capitale africaine de la culture de 2022, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaïd, a mis en lumière le parcours brillant du regretté artiste depuis les années soixante-dix.
L’héritage artistique que le défunt a laissé aux générations présentes et futures « a donné un nouveau souffle à la chanson marocaine », a relevé le ministre.
Dans une déclaration à la MAP, l’artiste Nasr Mégri a fait part de son bonheur d’assister à cette grande cérémonie honorifique, qui représente une reconnaissance par les générations artistiques actuelles de ce que les générations précédentes ont apporté à la chanson marocaine.
Il a décrit son père comme artiste « polyvalent, arrangeur, auteur, peintre et plasticien », notant que « la soirée d’aujourd’hui était l’occasion de rappeler certaines de ses 250 œuvres musicales ».
Ainsi, Nasr Mégri a fait le choix d’interpréter les chansons du défunt réalisées en collaboration avec sa fratrie Mahmoud, Jalila et Younes, ainsi que d’autres chansons en collaboration avec son père durant les dernières années de son vivant.
« La commémoration de la mémoire de feu Hassan Mégri constitue un hommage à une génération d’artistes engagés et une expérience humaine et artistique unique », a, pour sa part, déclaré la soprano marocaine Samira Kadiri, soulignant que le défunt « demeurera présent parmi nous avec ses chansons et ses idées ».
« La rencontre de ce soir est une victoire pour la politique de reconnaissance et une célébration des expériences passées au moment où nous en avons besoin », a-t-elle poursuivi.
Né à Oujda en 1942, Feu Hassan Mégri appartient à une famille d’un long parcours musical, puisqu’il fait partie des célèbres « Frères Mégri » marocains, dont la riche carrière musicale a commencé au début des années soixante.
Fondateur du groupe composé de lui-même, de ses frères Mahmoud et Younes, ainsi que de sa sœur Jalila, le défunt a su donner un nouveau souffle à la chanson marocaine. Homme aux talents artistiques multiples, Hassan Mégri était à la fois un écrivain, compositeur, interprète, artiste peintre et chercheur assidu dans la calligraphie iconographique persane.
Fondateur du Comité national de la musique, le défunt avait été distingué d’une médaille d’Or décernée par l’Académie « Arts-Sciences-Lettres » de Paris et de la « World medal of freedom » octroyée par « The American Biographical Institute ».
La consécration des « Mégri » à L’Olympia à Paris (1976) puis le Disque D’or (PHILIPS) et le prix du « Rabab d’Or » (2003) octroyé aux grandes stars du monde arabe, sous le parrainage du Conseil international de musique de l’UNESCO, entre autres distinctions honorifiques, sont autant de témoignages quant à l’apport artistique des Mégri, rénovateurs et leaders de la chanson arabophone universelle du monde arabe.
ALdar : LA MAP