La protection de l’information génomique au centre d’une conférence organisée par la CNDP et l’UEMF
Une conférence sur la protection de l’information génomique a été organisée, lundi à l’Université Euromed de Fès (UEMF), à l’initiative de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), avec la participation d’une pléiade d’universitaire, de chercheurs, de médecins et d’experts marocains et étrangers.
S’exprimant lors de l’ouverture de cette conférence, le président de l’UEMF, Mustapha Bousmina a souligné que la protection des données personnelles consacre en réalité la démocratie, la voie sur laquelle s’est engagé le Maroc et qui donne le droit au citoyen de protéger sa vie et sa dignité, tout en rappelant dans ce cadre l’importance de la convention de partenariat destinée à l’adhésion de l’université au programme « DATA TIKA » de la CNDP et visant à accompagner la mise en œuvre de la loi relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel.
Mettant l’accent sur les photos postées sur les réseaux sociaux et les données déposées dans les hôpitaux et les centres commerciaux et dans les administrations publiques, M. Bousmina a fait savoir que ces informations peuvent être utilisées à bon ou mauvais escient.
De son côté, le président de la CNDP, Omar Seghrouchni a relevé que cette conférence est un point de départ par rapport à la consultation lancée par la CNDP en avril 2022 auprès des autorités concernées pour mieux appréhender les règles de gestion de la donnée génomique à caractère personnel très sensible, et la hisser au niveau des standards internationaux en cours de construction.
« Nous travaillions avec un ensemble d’experts généticiens, des représentants de la Gendarmerie Royale et du laboratoire scientifique de la Direction Générale de la Sûreté Nationale dans l’optique d’étudier le sujet dans tous ses aspects » a-t-il dit, tout en mettant en avant l’importance de la création d’un réseau méditerranéen des organismes et des experts spécialisés dans la protection des données personnelles pour améliorer la coopération entre le Nord et le Sud dans les domaines cruciaux au bénéfice de l’ensemble des pays concernés, et faire face à de nombreux défis à caractère économique, sécuritaire et financier, et de lutter contre certains phénomènes que connaît la région, comme celui de la migration.
S’agissant de la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), M. Seghrouchni a fait part d’une collaboration très fructueuse avec la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) pour mener une réflexion axée sur la protection des citoyens « de sorte que l’information médicale ne quitte pas la bulle médicale ».
Le directeur général de la CNSS, Hassan Boubrik, a quant à lui, souligné que la Caisse nationale dispose de nombreuses données à caractère personnel, dont celles médicales, notant que la protection de ce genre d’informations est un enjeu majeur.
La CNDP et la CNSS œuvrent en étroite collaboration non seulement pour respecter la loi mais aussi pour s’aligner sur les meilleurs standards internationaux en la matière, a ajouté M. Boubrik.
Le directeur général de la CNSS a aussi fait savoir que les données médicales sont extrêmement sensibles, tout en mettant en valeur les investissements initiés par la Caisse dans les domaines de la cybersécurité ou autres pour assurer la protection des données sur les plans interne et externe.
Cette rencontre a porté sur plusieurs axes, dont « La génomique: Histoire d’une révolution », « Les données génomiques en pratique médicale: production, questions éthiques et génétique et cadres réglementaires », « Données génétiques en pratique médicolégale », « Gestion des données génétiques issues de la recherche biomédicale » et « Les enjeux de la digitalisation de l’information génétique ».
Aldar : LA MAP