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Changement climatique: La tendance à la surchauffe s’accentue en Italie

La tendance à la surchauffe s’accentue en Italie, où l’hiver a enregistré jusqu’à présent une température moyenne supérieure de 2,09 degrés à la moyenne historique, selon des données publiées récemment par l’Institut italien des sciences de l’atmosphère et du climat (ISAC).

La hausse des températures a même atteint 2,65 degrés dans le centre de l’Italie, valeur jamais enregistrée auparavant, fait savoir l’Institut, notant que 2022 a été l’année la plus chaude dans la péninsule avec une température moyenne supérieure à 1,15 degrés et une chute des précipitations de 30 % inférieure à la moyenne historique. Le classement des années les plus chaudes des deux derniers siècles se concentre sur la dernière décennie et comprend, dans l’ordre après 2022, 2018, 2015, 2014, 2019 et 2020, indique l’ISAC, soulignant que le changement climatique s’est accompagné d’une tendance évidente à la tropicalisation, manifestée par une fréquence plus élevée d’événements violents, des décalages saisonniers, des précipitations courtes et intenses et le passage rapide de l’ensoleillement au mauvais temps, avec des températures importantes.

D’après la plus importante conféderation agricole en Italie « Coldiretti », la pluie et la neige sont importantes pour étancher la soif des champs rendus arides par la sécheresse et rétablir l’approvisionnement en eau des terres, des réservoirs, des lacs, des rivières. « Les effets sont évidents dans les grands lacs ayant atteint des pourcentages de remplissage très bas, notamment le fleuve Pô, au nord du pays, qui est desormais à -3,1 mètres », signale-t-elle, évoquant, également, un faible potentiel hydrique stocké sous forme de neige dans les Alpes et les Apennins.

Si les pistes de ski du centre de l’Italie sont désertées avec de lourds dégâts pour l’économie locale, le manque de neige cette saison crée, en outre, des difficultés pour l’agriculture, poursuit Coldiretti, ajoutant que la chaleur anormale trompe les cultures par un faux printemps qui se préparent à la reprise végétative comme les noisettes, les pêches, les cerises, les abricots, les agrumes et les amandiers où les boutons floraux commencent à s’ouvrir hors saison. Les vagues soudaines de gel nocturne brûlent les fleurs et les bourgeons des plantes et des arbres, impactant les prochaines récoltes et les couts du panier, avertit l’organisation. L’Italie a connu 254 phénomènes météorologiques extrêmes au cours des dix premiers mois de 2022, soit 27 % de plus que sur l’ensemble de 2021, selon des données de Legambiente, l’une des principales organisations environnementales du pays.

La tendance ne date pas d’hier. Plus de 1.500 phénomènes climatiques dévastateurs ont touché 780 municipalités italiennes pendant les treize dernières années, signale le rapport annuel « CittàClima 2022 », notant que les grandes régions, dont la Sicile (175), la Lombardie (166) et le Latium (136), ont été les plus touchées.

Une augmentation généralisée des phénomènes météorologiques extrêmes est attendue, selon le document, qui relève que les différents modèles climatiques s’accordent sur une hausse de température jusqu’à 2°C sur la période 2021-2050 (par rapport à la période 1981-2010). Une menace qui pèse lourd sur le climat transalpin mais pas seulement.

Ces changements auront, en fait, des effets négatifs sur l’économie italienne à moyen et long terme, impactant, en particulier, l’agriculture et le tourisme, avertit, par ailleurs, un rapport de la Banque d’Italie sur « L’impact du changement climatique sur l’économie italienne ».

L’industrie du tourisme et la production agricole seront à la tête des secteurs impactés par ces changements, estime la Banque d’Italie. Selon le document, qui analyse différents scénarios d’augmentation de la température moyenne, une perte substantielle de rendements de maïs et de blé dur sera inévitable avec des températures moyennes supérieures à 28°C-29°C.

L’augmentation constante de la température engendrera également une diminution du taux d’entrée de nouvelles entreprises sur le marché et une augmentation plus limitée des taux de sortie du marché. L’analyse révèle, en outre, que la hausse des températures affectera la rentabilité des entreprises actives.

Le secteur touristique se voit également menacé, notamment le tourisme montagnard, l’un des principaux segments du secteur dans la péninsule. Avant le début de la pandémie, environ 13% des nuitées d’hôtel en Italie étaient concentrées dans des stations de montagne alors que les dépenses des voyageurs étrangers s’élevaient à environ deux milliards d’euros.

Selon l’étude, en moyenne, un mètre de neige en moins durant la saison hivernale est associé à une diminution de 1,3 % de la fréquentation des stations de ski, un pourcentage qui pourrait être beaucoup plus important dans des endroits situés à des altitudes plus basses.

Consciente de la situation, la péninsule s’est fermement engagée à décarboner son économie, avec des mesures comprenant l’élimination progressive du charbon d’ici 2025, l’encouragement

 

ALdar : LA MAP

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