Par Imane Alaoui/ ALDAR
Le gouvernement italien a décidé de résilier ses contrats d’importation de gaz avec l’Algérie, préférant désormais s’approvisionner en gaz naturel en provenance des États-Unis.
Cette décision, qualifiée dans les milieux économiques de « tournant stratégique inattendu », privera Alger de revenus annuels estimés à près de 650 millions de dollars, infligeant ainsi un sérieux revers à l’un des piliers de son budget national, largement dépendant des exportations d’hydrocarbures.
Selon des sources proches du ministère italien de l’Énergie, le choix du gaz américain s’explique par la stabilité des approvisionnements, la diversification des sources et les prix compétitifs offerts par les entreprises américaines, profitant de la forte disponibilité du gaz de schiste.
Cette orientation traduit également une érosion de la confiance de certains partenaires européens vis-à-vis de la politique énergétique algérienne, jugée instable et marquée par des revirements contractuels au cours des dernières années, notamment depuis la crise gazière européenne déclenchée par la guerre en Ukraine.
Alors qu’Alger misait fortement sur le marché italien pour consolider son statut de fournisseur clé du sud de l’Europe, cette volte-face romaine semble marquer le début d’un recul stratégique face à de nouveaux concurrents tels que les États-Unis et le Qatar.
Au-delà de la dimension économique, la décision italienne revêt une portée politique et géostratégique, illustrant le rapprochement croissant entre Washington et Rome sur les questions énergétiques et sécuritaires, dans un contexte où les relations entre l’Europe et l’Algérie connaissent un certain refroidissement.
Avec ce choix, l’Algérie subit un double choc : une perte financière directe de plusieurs centaines de millions de dollars par an, et une détérioration de son image en tant que fournisseur fiable d’énergie sur un marché européen qui a longtemps constitué son principal poumon économique.
