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Mohammed VI lance une nouvelle génération politique : l’État financera jusqu’à 75 % des campagnes des jeunes pour briser la domination de l’argent et de l’influence

Par Meryem Hafiani / ALDAR

Dans une décision à forte portée politique et sociale, le Conseil des ministres, présidé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a approuvé une série de projets de lois organiques destinés à favoriser l’intégration des jeunes et des femmes dans la vie politique. Cette initiative intervient en réponse directe aux mutations sociétales récentes et aux revendications exprimées par la “génération Z” ces dernières semaines. Elle traduit une volonté royale claire de redonner souffle à la scène politique marocaine et d’ouvrir la voie à de nouveaux visages incarnant un Maroc plus équitable, plus participatif et mieux représenté.

L’une des mesures phares de ces nouvelles lois prévoit un soutien financier public destiné aux jeunes candidats âgés de moins de 35 ans, l’État prenant en charge jusqu’à 75 % des dépenses de leur campagne électorale. L’objectif est de permettre aux jeunes de se lancer dans la compétition politique sans que l’argent ne soit un obstacle ou un facteur discriminant. Par cette réforme, le Maroc s’engage sur la voie d’une démocratie renouvelée où la compétence prime sur la richesse et les idées sur l’influence.

Cette mesure constitue une réponse concrète au désengagement politique croissant de la jeunesse et traduit une prise de conscience officielle que le renouvellement des élites n’est plus un choix mais une nécessité nationale. Après des années de domination des notables et des hommes d’affaires sur la scène électorale, ce dispositif vise à rompre avec une équation figée qui faisait de la politique un domaine réservé à une minorité privilégiée. L’État parie désormais sur l’égalité des chances politiques et sur l’implication active des jeunes talents dans la construction de l’avenir.

Ce financement public ne sera toutefois pas accordé de manière automatique. Il sera conditionné par des critères stricts afin d’assurer la transparence et la bonne gestion des fonds publics. Les bénéficiaires devront présenter des rapports détaillés sur leurs dépenses électorales, dans une logique globale de lutte contre la corruption électorale et de moralisation de la vie publique. Cette approche illustre une évolution majeure dans la philosophie de l’État, qui passe d’un rôle de simple observateur des élections à celui d’acteur impliqué dans la formation de ses élites politiques.

En parallèle, ces nouvelles lois accordent une attention particulière à la participation féminine, à travers des mesures incitatives supplémentaires visant à renforcer la représentation des femmes dans les institutions élues, confirmant ainsi l’engagement du Maroc en faveur de la parité et de la participation des femmes à la prise de décision politique.

Ces réformes marquent un tournant historique dans la trajectoire politique du Maroc. Elles inaugurent une nouvelle ère placée sous le signe de « l’autonomisation politique équitable ». Elles devraient également provoquer une profonde dynamique de renouvellement au sein des partis, désormais contraints de repenser leurs structures et leur discours pour s’adapter à cette transformation. Avec leur entrée en vigueur, le Maroc pourrait bien se doter d’un Parlement aux visages nouveaux, reflet d’une société plurielle, dynamique et en quête de représentativité authentique.

C’est un moment charnière dans l’histoire politique du pays : le Roi Mohammed VI adresse un message sans ambiguïté — la politique n’est pas un privilège réservé aux riches, mais un droit légitime pour chaque jeune femme et chaque jeune homme porteurs d’un rêve et d’une vision pour l’avenir du Maroc.

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