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Le Parti du Progrès et du Socialisme : la plus longue présence au ministère de la Santé, mais la plus courte distance vers la réforme

 

Par Imane Alaoui/ ALDAR

Depuis 1998, le ministère marocain de la Santé a vu défiler des ministres issus de divers courants politiques. Mais un fait marquant demeure : c’est le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) qui y a occupé le plus long mandat, sans pour autant réussir à opérer la transformation attendue qui aurait placé le système de santé sur la voie de l’efficacité et de l’équité.

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Après de brèves expériences sous la direction de ministres issus de l’Istiqlal et du Front des Forces Démocratiques, le parti, autrefois communiste, a monopolisé le portefeuille de la Santé pendant plusieurs années, à travers les ministres El Hossein El Ouardi et Anass Doukkali, avant que Khalid Aït Taleb — bien qu’il ne soit pas officiellement membre du PPS — ne poursuive la même ligne de gestion et les mêmes orientations politiques.

La période du PPS à la tête du ministère a duré plus de sept ans et demi, la plus longue depuis le début de l’alternance politique. Pourtant, elle n’a pas débouché sur des réformes structurelles tangibles. Les hôpitaux souffrent toujours d’un manque criant d’équipements, le déficit en personnel médical s’est aggravé, et la bureaucratie demeure un obstacle majeur à la qualité des services. Des dossiers sensibles tels que le système Ramed et la couverture sanitaire des populations vulnérables se sont transformés en symboles d’échec administratif et de confusion dans l’exécution.

Sous El Hossein El Ouardi, de grandes promesses de réorganisation du secteur avaient été formulées, mais les résultats sur le terrain sont restés limités. Quant à Anass Doukkali, il s’est contenté d’un discours réformiste sans répercussions concrètes. Avec Khalid Aït Taleb, confronté à la crise du Covid-19, la profondeur des dysfonctionnements est apparue au grand jour.

Aujourd’hui, après un quart de siècle d’expériences successives, les Marocains sont en droit de se demander : comment un parti ayant dirigé un secteur aussi vital pendant tant d’années peut-il en sortir sans y laisser une empreinte claire ?

Il est peut-être temps pour le Parti du Progrès et du Socialisme de reconnaître que « la longévité dans la gestion ne signifie pas la réussite », et que la santé publique requiert désormais des compétences de terrain et une vision nationale dépassant la logique des quotas et des calculs politiques.

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