
ALDAR/ Iman Alaoui
Le Maroc traverse actuellement une vague de manifestations portée principalement par la jeunesse, dans un contexte qui soulève de nouvelles interrogations sur la relation entre l’État et la société, ainsi que sur les limites entre revendications sociales légitimes et tentatives d’exploitation du mouvement par certaines parties pour des objectifs obscurs.
Les premières indications montrent que l’État avait dès le départ conscience du caractère pacifique de ces mobilisations et qu’il n’aurait pas rencontré de difficulté majeure à les encadrer dans le cadre légal. Ce qui a compliqué la situation, en revanche, est l’intervention d’éléments infiltrés et d’entités virtuelles étrangères au contexte marocain, opérant depuis des pages anonymes et des comptes sur les réseaux sociaux, appelant directement au chaos et attisant le discours de haine. Leur objectif semble clair : détourner les manifestations pacifiques vers des affrontements et une agitation artificielle.
Il est notable que l’intervention des forces de sécurité, critiquée par certains, n’a pas été dirigée contre les manifestants pacifiques, selon plusieurs sources. Elle visait plutôt à préserver le caractère pacifique des mobilisations et à isoler ceux qui tentaient de les impliquer dans des confrontations incontrôlées. Cela explique que certaines dispersions aient été rapides et limitées, pour éviter toute escalade, ce que des observateurs considèrent comme une démarche bénéfique pour les manifestants eux-mêmes.
Les enquêtes menées par les autorités devraient, selon les informations disponibles, révéler dans les prochains jours la nature des acteurs derrière ces campagnes numériques suspectes, d’autant plus que les preuves d’une coordination extérieure visant à reproduire des scénarios observés ailleurs se multiplient. Dans plusieurs pays, la jeunesse mobilisée a été instrumentalisée pour fragiliser la confiance dans les institutions et déstabiliser le paysage politique.
Par ailleurs, des analystes estiment que la gestion de ces événements ne peut se limiter à une approche purement sécuritaire. Il est crucial d’écouter réellement les revendications sociales exprimées par les jeunes, centrées sur l’emploi, la justice sociale et l’accès aux services essentiels. Toute ingérence extérieure ne peut prospérer que si elle trouve un terrain fertile dans les frustrations internes.
Le Maroc traverse donc une période délicate où se croisent aspirations populaires et enjeux de sécurité et de stabilité. Si l’État s’efforce de contenir les manifestations avec prudence, le véritable défi réside dans la capacité à transformer ce mouvement en une opportunité de réformes et de renforcement de la confiance entre la population et les institutions, tout en fermant la porte aux tentatives de perturbation extérieure qui misent sur le chaos plutôt que sur la construction.