
ALDAR/ Iman Alaoui
Le Maroc accélère sa marche vers l’avenir énergétique en s’affirmant comme l’un des acteurs les plus prometteurs dans la filière de l’hydrogène vert, pilier essentiel de la transition mondiale vers une économie bas carbone. Fort d’une position géographique stratégique aux portes de l’Europe et d’un potentiel exceptionnel en énergies solaire et éolienne, le Royaume ambitionne de produire et d’exporter cette ressource à des coûts parmi les plus compétitifs au monde.
Les premiers grands chantiers témoignent de cette ambition. Le projet “Hevo Ammonia”, présenté comme le plus vaste jamais lancé dans le pays, s’inscrit aux côtés de partenariats structurants avec des géants internationaux tels que TotalEnergies ou Engie. Objectif : développer des unités de production d’hydrogène vert et d’ammoniac destiné aux marchés étrangers, en particulier européens, avides de solutions durables face à la crise climatique et énergétique.
Au-delà de l’impact économique, ce pari s’inscrit dans une stratégie géopolitique affirmée. Le Maroc entend capitaliser sur sa double identité, africaine et méditerranéenne, pour devenir un maillon clé de la sécurité énergétique entre le Sud et le Nord.
Les projections du secteur renforcent cette vision : selon plusieurs études, le marché mondial de l’hydrogène vert pourrait dépasser 1 400 milliards de dollars par an d’ici 2050. Une manne à laquelle le Maroc, grâce à ses atouts structurels et à une politique volontariste, espère s’arrimer durablement.
Mais les défis restent considérables. Le financement massif des infrastructures, la gestion des ressources en eau nécessaires à l’électrolyse, ou encore les contraintes logistiques imposent au pays de trouver un équilibre délicat entre ambition et réalisme.
Reste que la dynamique est enclenchée. En misant sur une vision de long terme, le Maroc aspire à transformer ses richesses naturelles en levier d’influence mondiale, et à s’imposer dans la décennie à venir comme l’un des pôles majeurs du marché de l’hydrogène vert.