ALDAR/ Iman Alaoui
Des sources médiatiques mauritaniennes ont révélé que Nouakchott a confirmé l’ouverture d’un nouveau poste frontalier reliant directement la Mauritanie au Royaume du Maroc, à partir de la ville de Smara, située dans les provinces du sud marocain. Cette initiative marque une évolution significative dans la dynamique de coopération régionale entre les deux pays et prépare le terrain à une intégration renforcée avec les pays du Sahel.
Selon le site mauritanien Anbaa Info, ce nouveau poste s’inscrit dans une vision bilatérale visant à renforcer les liaisons terrestres et à faciliter le commerce et le transport de marchandises. Il constitue une extension naturelle des infrastructures développées par le Maroc dans ses provinces sahariennes, notamment après le succès de l’autoroute reliant Laâyoune à Dakhla jusqu’au poste de Guerguerat, à la frontière avec la Mauritanie.
D’après des sources informées, le poste frontalier prévu depuis Smara revêt une importance stratégique majeure. Il ouvrirait une nouvelle voie vers l’intérieur du continent africain, en particulier vers des pays du Sahel tels que le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui s’appuient de plus en plus sur les ports marocains pour leurs échanges commerciaux, notamment sur le port atlantique de Dakhla en cours de construction.
Ce développement intervient dans un contexte régional marqué par d’importants défis sécuritaires et économiques. Les pays du Maghreb, notamment le Maroc et la Mauritanie, cherchent à créer des pôles de coopération fondés sur l’intégration économique, en rupture avec l’immobilisme politique. Ce projet s’inscrit également dans la stratégie marocaine impulsée depuis plusieurs années par le Roi Mohammed VI, visant à renforcer l’ancrage africain du Maroc et à relier ses provinces du sud à l’espace subsaharien grâce à des infrastructures modernes et des projets de développement intégrés.
Cette initiative conjointe est également porteuse d’opportunités de développement local dans la région de Smara, ouvrant la voie à des investissements logistiques et commerciaux. Elle pourrait également contribuer à désengorger le poste de Guerguerat et à répartir plus équitablement les flux de marchandises.
Il convient de rappeler que les relations entre le Maroc et la Mauritanie ont connu ces dernières années un rapprochement notable, concrétisé par des visites officielles, ainsi qu’un renforcement de la coopération sécuritaire et économique. Les deux parties affichent une volonté commune de s’éloigner des logiques d’alignements politiques au profit d’un partenariat réaliste fondé sur les intérêts mutuels.
Les prochains jours devraient permettre d’en savoir davantage sur les détails précis de ce nouveau poste frontalier, que ce soit en ce qui concerne son tracé géographique, son financement ou ses modalités d’équipement, dans un contexte où les acteurs économiques des deux pays sont en attente de toute mesure facilitant les échanges et renforçant les connexions avec l’Afrique profonde.
