A LA UNEMONDE

Les Marocains se sont-ils déjà interrogés sur le nombre de civils juifs marocains tués en Israël ?

ALDAR/ Analyse

Dans un contexte marqué par l’intensification du conflit armé au Moyen-Orient, notamment depuis le déclenchement de la guerre de Gaza en octobre 2023, plusieurs médias israéliens ont commencé à mettre en lumière les pertes humaines parmi la communauté juive d’origine marocaine, installée en Israël depuis des décennies.

Selon des sources médiatiques hébraïques, notamment le quotidien Yediot Aharonot et le site Ynet, plusieurs civils de confession juive et d’origine marocaine ont trouvé la mort dans des attaques menées par des factions palestiniennes ou par le Hezbollah à l’intérieur du territoire israélien.

D’autres rapports indiquent également que certaines victimes civiles, tombées lors de tirs de roquettes en provenance de Gaza ou dans le cadre d’opérations menées par le Hamas, sont issues de familles marocaines, soit directement, soit à travers des générations descendantes de migrants.

Ces informations, relayées timidement par la presse israélienne, restent largement absentes du paysage médiatique marocain et ne suscitent que rarement un débat public au sein du Royaume. Ce silence soulève de nombreuses interrogations légitimes sur la conscience qu’ont les Marocains — institutions et citoyens — de l’ampleur des pertes humaines touchant les membres de la communauté juive marocaine résidant en Israël.

Des sources israéliennes estiment que plus de 800 000 Juifs marocains ont émigré vers Israël depuis les années 1950, faisant de cette communauté l’un des plus grands groupes d’origine au sein de la société israélienne. Parmi eux, un nombre important de jeunes sont aujourd’hui intégrés dans les institutions israéliennes et participent à divers secteurs d’activité, y compris dans les domaines sécuritaires et politiques.

Ce constat soulève un débat complexe, à l’intersection de l’histoire et de la politique, de la migration et de l’identité. Le Maroc, rappelons-le, abrite l’un des héritages juifs les plus anciens et les plus riches du monde islamique, et maintient encore aujourd’hui des liens spirituels et culturels profonds avec sa diaspora juive, y compris en Israël.

Dès lors, une question s’impose : l’opinion publique marocaine est-elle consciente qu’une partie de ses enfants — qu’ils aient émigré ou soient nés en Israël de parents marocains — peuvent mourir dans une guerre qui ne concerne pas le Maroc, ni sur le plan géographique ni sur le plan diplomatique, mais qui le touche néanmoins, symboliquement et historiquement, à travers le lien humain et culturel qui l’unit à ses Juifs, où qu’ils soient ?

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page