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Dans un rapport publié par le centre de recherche américain Center for the National Interest, basé à Washington, des révélations alarmantes ont été faites sur les liens avérés entre le Front Polisario et des réseaux de terrorisme international. Ce constat alimente les inquiétudes quant à la possible transformation de la région du Sahara occidental en nouveau foyer d’instabilité en Afrique du Nord.
L’enquête, intitulée « Pourquoi le Front Polisario menace le Maroc et la région ? », repose sur des preuves accablantes confirmant l’implication directe du mouvement séparatiste dans des relations étroites avec des organisations extrémistes, notamment le Hezbollah libanais soutenu par l’Iran, ainsi que des groupes djihadistes opérant dans la région du Sahel et du Sahara.
Le rapport cite notamment des communications interceptées entre Mustapha Mohamed El Amin El-Kitab, représentant du Polisario en Syrie, et des membres du Hezbollah, dans lesquelles il exprime son soutien à l’attaque lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre. Il appelle également à la formation d’un front unifié comprenant Gaza, le sud du Liban, le Golan et même le Sahara occidental. Plus inquiétant encore, il sollicite explicitement l’aide de l’Iran et du Hezbollah pour organiser des attaques terroristes au Maroc, y compris contre l’ambassade israélienne.
Le rapport met également en lumière les déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, accusant l’Iran de fournir des drones kamikazes au Polisario dans le but de déstabiliser la région. Ces accusations ont été soutenues à plusieurs reprises par des rapports de renseignements occidentaux, notamment allemands.
L’enquête revient sur l’évolution inquiétante du Polisario, qui est passé d’un mouvement à tendance marxiste-nationaliste – autrefois soutenu par Cuba et la Libye de Kadhafi – à une entité alliée aux acteurs extrémistes les plus dangereux de la région. Le camp de Tindouf, situé dans le sud-ouest de l’Algérie et sous contrôle du Polisario, est aujourd’hui devenu un terrain propice au recrutement de djihadistes et un sanctuaire pour les réseaux terroristes du Sahel, à l’image de l’État islamique au Grand Sahara, dont l’un des anciens chefs se revendiquait du Polisario.
Le rapport indique également que c’est le Front Polisario qui a mis fin au cessez-le-feu vieux de 29 ans en 2020, avant de lancer plusieurs attaques visant des civils marocains. Il est aussi accusé de violations graves, notamment le recrutement forcé d’enfants dans les camps, en les privant de leur droit à l’éducation et en les enrôlant dans des formations militaires.
Face à cette menace croissante, la communauté internationale semble de plus en plus convaincue qu’un État séparatiste sous contrôle du Polisario représenterait un danger réel pour la stabilité régionale et mondiale. Plusieurs pays ont exprimé leur soutien clair au Maroc, dont récemment le Royaume-Uni, qui a rejoint les États-Unis, la France et Israël dans la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara, tandis que la Syrie s’est récemment désolidarisée du Front.
Le rapport conclut qu’un éventuel recul des États-Unis dans leur reconnaissance de la marocanité du Sahara équivaudrait à donner un feu vert aux groupes extrémistes pour établir une nouvelle base opérationnelle dans la région, alors même que Rabat joue un rôle crucial dans la lutte contre le terrorisme et le maintien de la stabilité en Afrique du Nord.
Le Center for the National Interest est l’un des think tanks les plus influents de Washington. Fondé en 1994 par l’ancien président américain Richard Nixon, il est spécialisé dans les questions de politique étrangère et de sécurité nationale. Il publie la revue stratégique The National Interest et se distingue par une approche réaliste des relations internationales, avec une attention particulière portée au Moyen-Orient, à la Russie et à la Chine.