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L’entreprise chinoise Aeolon Technology, spécialisée dans la fabrication de pales pour turbines éoliennes, a entamé la mise en place d’une gigantesque usine à Nador, au nord du Maroc. Il s’agit de sa toute première base de production à l’étranger et du plus grand investissement de ce type en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient.
Ce projet industriel s’inscrit dans le cadre du développement croissant des relations maroco-chinoises, qui connaissent ces dernières années un essor notable, notamment dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie. L’usine d’Aeolon incarne ainsi une parfaite synergie entre les ambitions industrielles chinoises et la vision marocaine de transition énergétique et de neutralité carbone.
Implantée sur une superficie de 50 hectares dans la zone d’accélération industrielle de Betioua – Nador, l’usine représente un investissement de 250 millions de dollars. Elle devrait générer plus de 3 300 emplois, dynamisant ainsi considérablement l’économie locale et renforçant le tissu industriel national.
Le choix du Maroc n’est pas anodin. Selon les responsables de l’entreprise, la position géographique stratégique du Royaume, véritable pont entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, a été déterminante dans cette décision. À cela s’ajoutent un climat d’investissement stable, soutenu par des réformes économiques et structurelles, ainsi qu’une main-d’œuvre jeune et qualifiée.
L’Agence marocaine pour le développement des investissements et des exportations (AMDIE), qui a validé le projet dans le cadre de la nouvelle Charte de l’investissement, a souligné que cette initiative constitue un modèle d’investissement futur reposant sur les technologies propres et la création de valeur ajoutée locale.
L’usine prévoit de produire environ 600 pales de turbines par an, avec des revenus escomptés atteignant 626 millions d’euros. Elle ambitionne de conclure des contrats d’exportation avec de grandes entreprises européennes du secteur de l’énergie éolienne, telles que l’allemande Nordex, et suscite également l’intérêt de Vestas et Siemens Gamesa.
Ces partenariats potentiels renforcent le statut du Maroc en tant que hub industriel régional capable de répondre à la demande croissante en solutions d’énergie propre, notamment en Europe, où les projets de transition énergétique s’intensifient pour réduire la dépendance aux énergies fossiles.
L’usine de Nador devrait devenir une base majeure pour répondre à la demande en pales de turbines sur les marchés européens et américains. Elle compte tirer profit de l’infrastructure portuaire avancée du Maroc, notamment le port de Tanger Med, pour faciliter les exportations et réduire les coûts logistiques.
L’économiste Idriss El Fina estime que l’ampleur de cet investissement chinois reflète la confiance accordée au climat des affaires au Maroc. Il y voit également un signe de l’efficacité des politiques publiques dans l’attraction d’investissements à forte valeur ajoutée.
L’impact du projet ne se limite pas aux emplois directs. Il touchera également d’autres secteurs liés aux chaînes d’approvisionnement et aux services logistiques, créant ainsi une dynamique économique dans la région de l’Oriental, qui a grand besoin de projets structurants pour renforcer son attractivité et sa compétitivité.
Avec un démarrage de la production prévu pour le deuxième trimestre de 2025, l’entreprise ambitionne de jouer un rôle central dans l’essor d’une économie bas carbone, en fabriquant des pales à haute performance, robustes et conformes aux normes internationales les plus exigeantes.
Ce projet incarne les aspirations du Maroc à devenir une plateforme industrielle verte en Afrique, tirant profit de ses partenariats internationaux, notamment avec la Chine, acteur majeur de l’énergie propre à l’échelle mondiale.
Il reflète également une convergence d’intérêts : la Chine cherche à renforcer sa présence productive sur le continent africain, tandis que le Maroc poursuit la construction d’un modèle économique résilient et durable, intégrant les technologies de pointe et offrant des opportunités à sa jeunesse.
Ainsi, ce projet va bien au-delà d’une simple installation industrielle. Il constitue une étape marquante dans la coopération Sud-Sud et un exemple concret d’utilisation de l’investissement étranger pour promouvoir un développement durable et une transition énergétique globale.