
ALDAR / Analyse
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a adressé une critique claire à ce qu’il a qualifié de « discours opportuniste » entourant la cause palestinienne, accusant certaines parties d’exploiter la souffrance du peuple palestinien à des fins politiques étroites et populistes, au lieu de la soutenir de manière effective et responsable.
Les déclarations de Bourita, faites lors d’une rencontre diplomatique internationale tenue à Rabat mardi matin autour de la solution à deux États, n’étaient pas de simples dénonciations passagères, mais représentaient une déconstruction délibérée d’un discours longtemps dominant dans le monde arabe, où la cause palestinienne est souvent utilisée comme un slogan mobilisateur plutôt que comme une cause humaine et politique nécessitant un travail méthodique et une stratégie mûrie.
Bourita a affirmé que le Maroc n’aborde pas la cause palestinienne dans une logique de « surenchère », mais dans celle d’un « travail calme et constant », conformément aux orientations du Roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, qui supervise les efforts de soutien à la ville sainte à travers des projets sociaux et humanitaires concrets menés par l’Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif.
Le ministre a souligné que le Maroc ne participe pas à la course aux déclarations et n’a pas besoin de justifier ses positions, car il dispose d’un bilan riche en actions concrètes de soutien à la cause, ce qui n’est pas le cas de certaines parties qui brandissent de grands slogans mais manquent d’impact réel et tangible.
Le discours de Bourita était tranchant, mais mesuré dans son timing et son contenu. Il s’agit d’un message adressé à des acteurs internes comme externes, habitués à surfer sur la vague palestinienne dès qu’ils ont besoin de légitimité symbolique ou d’un moment de valorisation médiatique, sans jamais assumer de responsabilité politique ou diplomatique face à l’évolution du dossier palestinien.
Dans une lecture plus large, ce discours peut être considéré comme faisant partie d’un changement plus profond dans l’approche marocaine des dossiers régionaux, qui s’appuie désormais davantage sur le réalisme politique et l’action concrète, au lieu des discours idéologiques traditionnels.
À travers ces déclarations, Bourita appelle à reconsidérer la relation avec la cause palestinienne sur des bases plus matures : un soutien effectif, une solidarité de terrain, et une sortie de la logique de « consommation politique ».
C’est un appel à renouveler l’engagement envers la cause, loin de son instrumentalisation dans les conflits politiques ou partisans.
Et alors que les voix se multiplient et que les discours s’opposent, le Maroc, selon son chef de la diplomatie, persiste dans sa ligne de conduite : défendre la cause palestinienne par l’action et non par les mots, par l’engagement durable et non par l’opportunisme, par la constance et non selon les occasions.