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Dans un nouvel épisode qui risque d’aggraver les tensions entre Paris et Alger, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a qualifié de “regrettable” la décision de l’Algérie d’expulser douze fonctionnaires relevant du ministère français de l’Intérieur. Il a averti que cette mesure “ne resterait pas sans réponse”.
S’exprimant sur la chaîne France 2, Barrot a affirmé que la France prendrait des mesures similaires si l’Algérie persistait dans ce qu’il a appelé une “logique d’escalade”. Il a précisé que cette expulsion faisait suite à l’arrestation et à la mise en examen en France d’un agent consulaire algérien, une affaire que l’Algérie considère comme une atteinte à sa souveraineté.
Les autorités algériennes ont déclaré ces douze agents français personae non gratae, leur donnant un délai de 48 heures pour quitter le territoire. Elles ont par ailleurs tenu le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, “entièrement responsable” de cette nouvelle crise diplomatique, ce que Paris a fermement démenti, insistant sur l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Barrot a souligné que la justice française agissait de manière autonome, et que l’enquête en cours s’inscrivait dans un dossier plus large lié au terrorisme. Trois individus, dont un employé d’un consulat algérien en France, ont été mis en examen pour enlèvement, séquestration et détention arbitraire avec des liens présumés à une organisation terroriste.
L’affaire concerne l’opposant au régime algérien Amir Boukhors, connu sur les réseaux sous le nom de “Amir DZ”. Les suspects sont également poursuivis pour appartenance à une organisation criminelle à visée terroriste, et ont été placés en détention provisoire.
Malgré cette escalade, le chef de la diplomatie française a affirmé sa volonté de maintenir le dialogue avec Alger, appelant les autorités algériennes à revenir sur leur décision. Il a insisté sur la nécessité de rétablir des relations normales entre les deux pays, dans l’intérêt mutuel de leurs peuples.
“Nous ne cherchons pas l’affrontement. Nous voulons dépasser les différends”, a conclu Barrot, “mais l’Algérie doit aussi assumer les conséquences de ses choix.”