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La Dar / Analyse
Le régime algérien a misé gros sur les résultats des dernières élections à la Commission de l’Union africaine, où son destin politique et intérieur était en jeu.
L’Algérie a réussi, grâce à des sacs de dollars, à décrocher le poste de vice-président de la Commission de l’Union africaine, avec seulement quatre voix d’écart, un poste administratif qui n’a pas le poids politique du poste de président de la Commission.
Cependant, il ne faut pas ignorer le fait que ce résultat ne représente pas une victoire diplomatique justifiant l’explosion de joie algérienne à Addis-Abeba. Il s’agissait également d’une bouée de sauvetage pour le régime intérieur en Algérie, car perdre ce poste aurait signifié une aggravation des problèmes internes du pays, déjà marqués par une forte tension sociale.
Ainsi, il semble que l’Algérie va exploiter cette “victoire imaginaire” pour redynamiser l’atmosphère interne, peut-être à travers des célébrations officielles et des événements de grande envergure, visant à refléter une image d’unité et de stabilité temporaire.
Cependant, les attentes ne doivent pas aller trop loin dans l’optimisme. Le régime algérien pourrait être confronté à d’autres défis, notamment la poursuite des démarches pour geler l’adhésion du “Polisario” à l’Union africaine.
Bien que la “victoire” de l’Algérie, représentée par le poste de vice-président de la Commission, soit strictement administrative, elle ne suffira pas à changer le cours des dossiers en suspens, notamment ceux relatifs au Sahara marocain.
En revanche, face à l’illusion dans laquelle vit l’Algérie, le Royaume du Maroc s’est concentré sur le poste de président de la Commission africaine. Le Maroc a misé sur le soutien d’un pays qui reconnaît et affirme sa souveraineté sur le Sahara marocain. C’est ce qui s’est réalisé lorsque le ministre des Affaires étrangères de Djibouti, Mahmoud Ali Youssouf, qui a ouvert un consulat à Dakhla, dans le Sahara marocain, a été élu à la tête de la Commission.
Mais la grande surprise a été que Youssouf constitue, selon de nombreux observateurs, un soutien majeur pour le Maroc au sein de l’Union africaine. Il a montré une ouverture vis-à-vis des affaires marocaines, y compris la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara.
Quant à l’équipe présidentielle algérienne, il était clair que ce développement ne figurait pas dans ses prévisions, ce qui l’a conduit à quitter la capitale éthiopienne sans même prendre de photo souvenir, un geste reflétant une grande déception face à une défaite survenue à un moment crucial pour eux.