![L’utilisation de l’IA générative dans l'enseignement: entre nécessité d’adaptation et défis du rendement scolaire 1 Capture décran 2025 02 08 à 10.58.36](https://fr.aldar.ma/wp-content/uploads/2025/02/Capture-décran-2025-02-08-à-10.58.36-780x470.png)
A l’ère des mutations numériques accélérées, l’intelligence artificielle (IA) générative s’impose comme un outil incontournable dans l’enseignement, eu égard à ses capacités de produire du contenu interactif et créatif, au service de la modernisation des méthodes d’apprentissage. Or, le recours à ces techniques suscite des inquiétudes et pose de nombreux défis, notamment en ce qui concerne leur impact sur la qualité du rendement et des acquis scolaires.
L’IA générative est un ensemble de technologies capables de simplifier des tâches et de produire divers types de contenus, qu’il s’agisse de textes, d’images ou de données synthétisées à partir d’instructions et de simples contextes.
Le recours excessif et incontrôlé des élèves à ces outils à portée de main, depuis l’école primaire jusqu’aux études supérieures, devient une source de préoccupation majeure, remettant en question la précision et la fiabilité des informations fournies et impactant, par conséquent, le niveau d’apprentissage des élèves.
Pour certains, ces applications telles que « ChatGPT » offrent un contenu attractif, adapté aux besoins des élèves et à leur compréhension, tandis que des pédagogues et experts mettent en garde contre les effets d’un usage abusif, notamment pour faire les devoirs scolaires. Selon eux, cela peut provoquer une dispersion mentale, favoriser la passivité et entraîner une baisse du niveau scolaire.
Karim Dahmani, professeur de mathématiques, a souligné que la dépendance aux technologies d’IA pour faire les devoirs en général, et les problèmes de mathématiques en particulier, affaiblit progressivement les capacités d’analyse et de raisonnement des élèves.
Dans une déclaration à la MAP, M. Dahmani a expliqué que l’essence même de l’apprentissage des sciences ne réside pas seulement dans l’obtention de la réponse, mais dans la compréhension du raisonnement qui y mène, appelant à encadrer l’utilisation de ces outils en stimulant l’esprit créatif des élèves, et à allier effort personnel et exploitation judicieuse des technologies.
De son côté, Ouidad El Barouhi, enseignante de langue arabe, constate une recrudescence du recours aux technologies d’IA générative pour faire les devoirs scolaires. Selon elle, il est facile de distinguer un travail personnel d’ »un produit » généré par l’IA, car ce dernier adopte un style standardisé et des informations souvent génériques, contrairement aux cours prodigués en classe.
L’étudiante Imane Banou admet, pour sa part, utiliser plusieurs applications d’IA pour vérifier la justesse de ses réponses en mathématiques ou lorsqu’elle est bloquée sur une équation. Elle considère ces outils comme un moyen rapide et pratique, mais affirme veiller à ne les utiliser qu’à des fins de vérification et de soutien.
Selon Mohssine Benzakour, professeur et spécialiste de psychologie sociale, il est inconcevable d’empêcher cette catégorie d’âge de faire appel à l’IA, qui fait désormais partie de la vie quotidienne, plaidant, à cet effet, pour l’intégration de cette technologie de manière rationnelle et étudiée dans le système éducatif.
De l’avis du spécialiste, un recours démesuré aux applications d’IA par les élèves peut inhiber chez eux le processus de développement des compétences analytiques et créatives, ce qui risque, a-t-il dit, de transformer les élèves en simples consommateurs passifs, réduisant leurs capacités à penser et à critiquer.
Face à l’essor fulgurant de l’IA générative et à la concurrence acharnée entre ses concepteurs pour en améliorer les fonctionnalités, son intégration dans le système éducatif s’avère une nécessité incontournable, à condition qu’elle soit de manière réfléchie et flexible, en faveur de la consolidation des acquis et des compétences des apprenants dans divers domaines.
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