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Des personnalités et Ongs dénoncent « le recours obsessionnel à la répression » en Algérie

Des dizaines de personnalités algériennes, dont des syndicalistes, avocats, médecins, ingénieurs et journalistes, ainsi que des représentants de partis politiques, de ligues des droits de l’Homme et de collectifs universitaires et estudiantins ont dénoncé, samedi, « le recours obsessionnel à la répression » en Algérie.

Tout en dénonçant « la guerre déclarée contre le peuple algérien » par le pouvoir en place, les signataires d’une Déclaration rendue publique à Alger ont souligné que « le recours obsessionnel à la répression n’a pas stoppé depuis deux ans la marche du peuple algérien vers le changement démocratique pacifique ».

Ils ont appelé « à la libération de tous les détenus politiques, à la cessation des poursuites et au rétablissement de tous les droits et libertés garantis par la Constitution et par les conventions internationales signées par l’Algérie ».

« Les Algériens subissent depuis plusieurs semaines une des pires escalades de la répression contre leurs droits et libertés », lit-on dans cette Déclaration signée par plus de 300 personnalités.

Ces personnalités ont dans ce sens lancé un appel à la cessation de « cette offensive sécuritaire et judiciaire pour les empêcher de s’exprimer, de revendiquer, de manifester, de s’organiser, de faire grève, de rendre compte dans les médias et les réseaux sociaux, d’exister en tant que citoyens » et qui « est en train de prendre les allures d’une guerre ouverte contre le peuple algérien ».

Cette guerre déclarée « n’épargne personne, touche toutes les catégories sociales et toutes les régions du pays », ont-elles déploré.

Elles ont regretté le fait qu’ »elle invente des illusoires complots terroristes pour justifier le retour aux pratiques les plus détestables de l’arbitraire (enlèvement, perquisition, mise au secret) », alors que « la torture se banalise à nouveau » et « les violences policières se généralisent ».

La Déclaration a souligné que « rien ne peut justifier qu’un gouvernement traite avec une telle brutalité les citoyens de son pays » à savoir « ni son impuissance face à la crise économique, ni son entêtement à tenir un agenda électoral rejeté par l’immense majorité du peuple, ni le naufrage de son calendrier vaccinal contre la pandémie ».

Selon les signataires de ce document, « le refus depuis deux ans d’accéder aux revendications du Hirak populaire pacifique en faveur d’un changement vers la démocratie enfonce le pouvoir de plus en plus dangereusement dans une aventure sécuritaire au très lourd prix » mettant de la sorte le pays « au ban des Nations pour son mépris des droits fondamentaux de l’Homme »

Dans le même ordre d’idées, ces citoyens et organisations signataires de cette déclaration appellent à « l’arrêt immédiat de cette inacceptable agression contre l’intégrité physique et morale des Algériens », et rendent les autorités algériennes « responsables des conséquences funestes de cette dérive répressive » et prennent à témoin « les opinions nationale et internationale ».

L’Algérie a enregistré ces dernières semaines, à quelques mois des élections législatives, une recrudescence de la répression et des interpellations des manifestations.

Plusieurs manifestants, activistes et journalistes ont été trainés devant les tribunaux cette semaine. Si certains d’entre eux ont été libérés sans poursuites judiciaires entamées à leur encontre, d’autres ont été placés sous contrôle judiciaire, comme c’est le cas du journaliste Said Boudour et de l’opposant Karim Tabbou, ou en détention provisoire.

Cette vague de répression sans précédent a été dénoncée par plusieurs organisations algériennes et internationales dont la Ligue algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH) qui a exprimé son inquiétude devant « l’escalade de la répression qui vise toutes les voix de l’opposition et du Hirak ».

Le Hirak, ce mouvement de protestation de grande ampleur qui a chassé le président algérien Abdelaziz Bouteflika du pouvoir après 20 ans de règne sans partage, avait repris le 22 février dernier après près d’une année de suspension pour cause de la pandémie de Covid-19 qui sévit en Algérie et dans le monde entier.

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