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Entrepreneuriat féminin:l’éducation financière est à démocratiser

Une meilleure représentativité de la femme dans le domaine de l’entrepreneuriat est tributaire de la démocratisation de l’éducation financière, a souligné, mercredi soir à Casablanca, Najwa El Iraki, fondatrice et managing director d’AfricaDev Consulting.

Cette éducation financière permettra d’encourager l’investissement féminin et de former des futures femmes entrepreneurs, a expliqué Mme El Iraki lors d’une table ronde organisé à l’occasion de la Journée internationale des Femmes, à l’initiative de Technopark et le Women International Management & Executif Network (Wimen).

Elle a, à cet effet, appelé à la mise en place d’un nouveau modèle de développement qui est bâti sur des valeurs humaines et sociales, réserve une place privilégiée à la femme et impose une meilleure représentativité de la femme au devant de l’action et au cœur des postes de décision.

Et pour améliorer cette représentativité, Mme El Iraki, qui est distinguée parmi les femmes leaders les plus influentes d’Afrique par Choiseul Africa 2020, a préconisé, entre autres, l’instauration des quotas de représentation au sein des comités de direction et d’administration, la réévaluation des gaps entre les salaires, le réajustement des congés de paternité et de maternité, outre l’attribution égalitaire des tâches et sujets à traiter au sein des instances exécutives.

De son côté, Assietou Sylla Diouf, la directrice générale du Département des finances et des opérations de Gavi, l’Alliance du vaccin, a fait valoir que les problématiques de la gent féminine vont au-delà des frontières et sont partagées par toutes les femmes, quelles que soient leur origine, âge, situation professionnelle ou ethnique.

Mme Diouf, également membre du Steering committee of international financial reporting for non-profit Organisation (IFR4NPO), a noté que les femmes mènent un combat quotidien. « C’est 365 jours d’efforts et d’engagement pour faire avancer l’agenda des femmes », a-t-elle soutenu.

Et de poursuivre: « Nous représentons la moitié de la population, mais nous voulons aussi représenter 50% dans à peu près tous les secteurs de la vie, que ce soit dans le milieu professionnel, politique ou autres ».

En outre, Mme Diouf a appelé l’Etat et les entreprises publiques et privées à jouer un rôle majeur pour favoriser une meilleure représentativité de la femme et ce, à travers des lois sur l’égalité et la promotion des femmes par l’instauration des quotas.

« La représentativité que l’on présente comme un problème est en réalité la conséquence de problèmes beaucoup plus structurels et profonds. Nous ne pouvons pas décréter la représentativité par la loi, par la parité ou autre chose, si nous n’avons pas encore résolu les problèmes qui sont à la racine », a, pour sa part, dit Rachid Achachi, docteur en sciences économiques et chercheur en sciences sociales.

Le premier problème est celui du gap éducatif entre les femmes et les hommes, a-t-il fait observer, ajoutant que d’après le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le taux d’analphabétisme est de 41,9% pour la population féminine en 2014 contre 22,1% chez les hommes.

« Si on veut régler le problème, commençons par une révolution éducative, par le fait de supprimer définitivement l’analphabétisme », a recommandé M. Achachi.

Tenue sous le thème « Entre égalité et inégalité: Comment atteindre une meilleure représentativité de la Femme dans la société marocaine ? », cette rencontre a permis de dresser l’état des lieux de cette représentativité, de discuter des freins, mais aussi d’apporter des solutions concrètes à l’espace alloué aux femmes dans la sphère socio-économique et politique du Maroc.

Elle a été aussi une occasion de mettre en avant des success stories inspirantes et des personnalités influentes qui, par leurs histoires, sont devenues des leaders dans leurs domaines.

Cette édition a été ponctuée par le témoignage de Hajar Moussanif, créatrice de Shama, le 1er robot Humanoïde marocain, et gagnante du 1er prix de la catégorie « Global AI Inclusion Award » dans le cadre du prestigieux prix « Women Tech » et enseignante-experte en Intelligence artificielle (IA) à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech.

Elle a connu également la participation de Yasmine El Baggari, fondatrice et CEO de Voyaj, classée dans la liste Forbes des 30 entrepreneurs africains les plus prometteurs et distinguée par African Studies Association, Hampshire College’s $60K Award for Entrepreneurship and Innovation, Glamour Women of the Year Award, Ingenuity Awards et récemment, par la Maison Blanche en tant que l’une des 100 blogueurs les plus influents.

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