Un appel solennel a été lancé à Dubaï, en marge de la COP28, pour l’intégration de l’approche genre dans la lutte contre les changements climatiques en Afrique.
Pour un continent comme l’Afrique, extrêmement vulnérable aux effets néfastes du changement climatique, les femmes constituent un atout pour des initiatives durables et une action climatique plus efficace, ont souligné les participants à un Side-event tenu lundi soir au Pavillon de la Commission Climat du Bassin du Congo sous le thème “Le genre et les changements climatiques : comment intégrer l’approche genre dans l’action climatique en Afrique?”.
Les femmes sont également porteuses de changements positifs opérés dans la société et sont des cheffes de file de l’adaptation climatique, ont-ils relevé, appelant l’ensemble des acteurs de l’action climatique à porter davantage de réflexion sur la résilience des femmes et des filles africaines, dans le contexte de la crise climatique et de la réduction des risques des catastrophes.
Ils ont également mis l’accent sur le potentiel énorme des femmes africaines comme actrices de changement dans l’action climatique, passant en revue les défis et obstacles qui entravent l’intégration de l’approche genre dans la lutte contre les changements climatiques en Afrique.
Les intervenants n’ont pas manqué de plaider pour l’amplification des voix des femmes africaines dans les négociations internationales sur le climat et pour la sensibilisation à l’importance d’intégrer la dimension genre dans la conception et la mise en œuvre des politiques climatiques à tous les niveaux.
L’accent a aussi été mis sur la nécessité pour les organismes de financement et les donateurs d’encourager les investissements et les projets d’économie verte prenant en compte la dimension sexospécifique dans les programmes, le transfert des technologies et le renforcement des capacités.
A cet égard, la présidente du Centre de compétences en changement climatique (4C Maroc), Rajae Chafil, a affirmé que le Centre, conscient de l’urgence et de l’importance de l’enjeu de l’égalité de genre et du rôle critique qu’il joue dans le succès des interventions en changements climatiques en Afrique, s’est engagé à prendre en compte l’approche genre dans la majorité de ses actions.
Pour se faire, a-t-elle expliqué, le Centre 4C a récemment mené une étude et une analyse de fond sur l’intégration de la dimension genre dans sa mission et dans ses activités, par le biais d’analyses internationales, continentales et nationales des enjeux genre et climat, et des recommandations sur les interventions à mettre en place.
Dans une déclaration à la MAP, Mme Chafil a rappelé que la Commission du Bassin du Congo est l’une des trois Commissions Climat pour l’Afrique (avec la Commission de la Région du Sahel et la Commission des Etats Insulaires), issues du Sommet de organisé à l’initiative de SM le Roi du Maroc Mohammed VI en marge de la COP22 à Marrakech.
Les trois Commissions ont pour objectif de mener une politique continentale de développement durable, a-t-elle indiqué, notant que la tenue de ce Side-event au niveau du Pavillon du Congo dénote la coopération africaine en matière de lutte contre les effets du changement climatique, prônée par SM le Roi Mohammed VI.
Pour sa part, Mme Nouzha Bouchareb, présidente de la Fondation ConnectinGroup International, a mis l’accent sur la nécessité de renforcer le leadership transformationnel des femmes et leur participation aux processus décisionnels pour concrétiser l’accord de Paris.
Les femmes doivent passer de statut de victimes des changements climatiques à celui d’actrices agissantes dans la promotion des méthodes d’adaptation et d’atténuation, a-t-elle dit, notant que les femmes pourront contribuer efficacement à améliorer les capacités d’adaptation locales et à maintenir les moyens de subsistance des communautés.
Elle a également mis l’accent sur l’importance de mettre en place un nouveau Pacte climatique pour le XXIe siècle qui soit plus inclusif et capable de mieux répondre aux besoins des populations les plus vulnérables, pédant pour l’accès des femmes aux financements et aux sphères de prise de décision.
Par ailleurs, Mme Bouchareb a rappelé le rôle joué par le Connectingroup International, lequel œuvre pour la promotion des compétences féminines dans des postes de décision, en renforçant leurs compétences et leurs connaissances en matière de politique et géopolitique, de citoyenneté, de communication et de leadership.
Organisé en partenariat avec ONU-Femmes-Afrique et l’Association Démocratique des Femmes du Maroc (ADFM), ce Side-event, modéré par le président du Collège Société Civile du Centre 4C, Said Chakri, a été marqué par la présence de représentants d’Organisations internationales, du secteur privé et de la société civile.
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