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Abaya: un père de famille convoqué devant la justice après des menaces de mort

Un père de famille devra répondre en octobre devant la justice, à Clermont-Ferrand, d’accusations de menaces de mort envers un proviseur qui a refusé l’accès au lycée à sa fille portant une abaya.

L’homme, placé en garde à vue de jeudi à vendredi, est poursuivi pour « menace en vue d’intimidation d’une personne chargée d’une mission de service public », a précisé à l’AFP la procureure de la République à Clermont-Ferrand Dominique Puechmaille, confirmant une information du quotidien régional La Montagne.

« Les termes rapportés font état de menace d’égorgement. Lui dit qu’il n’a pas tout à fait dit ça », a ajouté la magistrate.

Le père de famille de 44 ans a été placé sous contrôle judiciaire avec suivi social et est convoqué devant le tribunal correctionnel fin octobre, a indiqué la procureure. Il a par ailleurs l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes et de se présenter aux abords de tout établissement scolaire du Puy-de-Dôme.

Jeudi matin, les responsables du lycée Ambroise-Brugière filtraient l’entrée en application des directives nationales concernant l’interdiction de l’abaya. Sa fille, qui portait ce vêtement, a été invitée à l’enlever et s’est vu interdire l’accès à l’établissement après son refus, selon la même source.

Un peu plus tard, son père a téléphoné au lycée et a eu tour à tour un agent puis un conseiller principal d’éducation. À chacun d’eux, il aurait proféré des menaces de mort contre le proviseur.

« Ce sont des menaces qui sont extrêmement choquantes », a déclaré le ministre de l’Education nationale Gabriel Attal lors de l’inauguration d’un nouveau lycée près de Lyon.

« J’ai eu hier le proviseur au téléphone. Je l’ai évidemment assuré de tout mon soutien, de celui du gouvernement, de l’Etat et plus globalement je crois de nos concitoyens face à ces menaces qui sont inadmissibles et inqualifiables », a-t-il ajouté.

Selon le ministre, le proviseur bénéficiera d’un « accompagnement constant en matière de sécurité: la police nationale sera à ses côtés », mais aussi d’un accompagnement juridique.

Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a pour sa part fait savoir qu’il avait déployé dans ce lycée des équipes régionales de sécurité « afin d’assurer la sécurité de l’établissement, des agents, des lycéens ».

Ces menaces ont ravivé les inquiétudes dans une communauté éducative encore sous le choc de l’assassinat de Samuel Paty en 2020, par un jihadiste tchétchène de 18 ans qui lui reprochait d’avoir montré en classe des caricatures du prophète Mahomet.

« On ne peut pas s’empêcher de penser à Samuel Paty, tout le monde a quelque part le traumatisme » de ce drame, a déclaré à l’AFP Agnès Andersen, secrétaire générale du syndicat de chefs d’établissement ID-FO.

Mais « cet exemple-là, si triste soit-il, démontre combien il y a eu un changement de positionnement de l’institution qui a agi presque tout de suite », a souligné de son côté Mme Andersen, secrétaire générale d’ID-FO, autre syndicat de chefs d’établissements.

« C’est un signal fort que l’Etat renvoie à tout le monde. On ne peut pas s’en prendre impunément à un chef d’établissement qui fait simplement respecter la loi. Et la réponse institutionnelle est de nature à rassurer les chefs d’établissements », a-t-il noté auprès de l’AFP.

Le 27 août, Gabriel Attal avait annoncé l’interdiction du port de l’abaya dans les écoles, collèges et lycées publics. Jeudi, le Conseil d’Etat a validé l’interdiction de cette longue robe couvrante, porteuse selon lui d’une « logique d’affirmation religieuse » prohibée dans les établissements scolaires.

Lundi, quelque 300 élèves, sur les 12 millions ayant fait leur rentrée cette semaine, se sont présentées en abaya devant leur établissement et 67 d’entre elles ont refusé de la retirer, selon le ministre de l’Education.

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