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L’ancien président tunisien Moncef Marzouki est sorti de son silence pour commenter les récents mouvements dans les rues tunisiennes, affirmant que le slogan tant attendu a enfin retenti : « Le peuple veut la chute du régime ».
Dans un message adressé au peuple tunisien, Marzouki a vivement critiqué la situation actuelle du pays, estimant que le régime en place a plongé la Tunisie dans une spirale d’humiliation sur la scène internationale, alors qu’elle était autrefois un symbole des révolutions pacifiques et de la transition démocratique entre 2011 et 2014. Il a déclaré : « La Tunisie, qui était indépendante et source de fierté, est aujourd’hui soumise à des influences étrangères et est devenue la risée des médias internationaux ».
Marzouki a appelé les Tunisiens à se remémorer les acquis réalisés durant la période révolutionnaire, notamment la construction d’un État de droit et d’institutions solides, ainsi que l’affirmation de la citoyenneté par opposition au statut de sujets. Il leur a rappelé l’importance de la Constitution, qualifiée de conquête historique avant d’être abolie par ce qu’il a décrit comme une décision « putschiste » et autoritaire.
Il a également souligné que, malgré les défis tels que le terrorisme, les médias corrompus et les grèves, les Tunisiens jouissaient à l’époque d’un niveau de vie plus digne que celui qu’ils connaissent aujourd’hui.
Marzouki a exhorté les Tunisiens à assumer leur responsabilité vis-à-vis des sacrifices des générations passées et futures, appelant à faire de la chute du régime actuel une priorité nationale, tout en insistant sur la nécessité de juger ceux qu’il considère comme les auteurs et les soutiens du coup d’État, et de reprendre la construction d’un véritable État démocratique rassemblant tous les Tunisiens, loin des discours de trahison et de haine qui ont fracturé la société.
En conclusion de son message, Marzouki a encouragé les citoyens à s’engager dans la résistance civile pacifique, les mettant en garde contre l’illusion du silence apparent, rappelant que les grands changements du passé avaient été initiés par une minorité déterminée au changement. Il a affirmé que le cri qui a récemment résonné en Tunisie ne serait que le prélude à une vague populaire à venir, concluant : « Oui, le peuple veut la chute du régime… et il faut agir sans tarder… la nuit finira par céder la place à l’aube ».