Hisham Kassem, figure de l’opposition libérale en Egypte, est en grève de la faim, a annoncé samedi un membre de sa formation politique, après l’ouverture de son procès dénoncé comme « politique » par l’opposition à quelques mois de la présidentielle.
M. Kassem, 64 ans, a comparu samedi devant le tribunal des affaires économiques qui a « ajourné l’audience au 9 septembre », le maintenant en détention préventive, indique sur X (anciennement Twitter) Hesham Ouf, membre du « Courant libre », dirigé par M. Kassem.
Il « est en grève de la faim », a ajouté M. Ouf, sans plus de précision sur la date de début de son jeûne ou sur son état de santé.
Sa coalition formée en juin par des partis d’opposition prône la libéralisation économique et réclame haut et fort la fin de la mainmise de l’armée –dont est issu le président Abdel Fattah al-Sissi– sur l’économie égyptienne.
Douze ONG des droits humains ont réclamé samedi la libération « immédiate et sans condition » de M. Kassem, figure historique du journalisme indépendant et de la défense des droits humains.
« Les circonstances de sa détention et de son procès indiquent clairement que son inculpation est politique et vise à le punir pour s’être opposé au pouvoir », assurent-elles.
D’abord, M. Kassem a été convoqué après la plainte d’un ancien ministre l’accusant d’avoir partagé en ligne des articles suggérant qu’il aurait détourné des fonds.
Puis, au cours de son interrogatoire dans un commissariat, M. Kassem a été accusé d' »outrage » par des policiers.
Il est depuis le 20 août en détention préventive pour avoir refusé de payer une caution.
« Je suis depuis quatre ans les affaires jugées par le tribunal des affaires économiques, il utilise les lois sur les télécommunications pour attaquer ceux qui déplaisent: le tribunal économique qui devait servir à ‘encourager les investissements’ s’occupe de qui a dit quoi et qui s’est senti froissé par quoi », estime sur X Lobna Darwish, défenseuse des droits humains au sein de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR).
L’Egypte compte des milliers de détenus politiques. Le comité des grâces présidentielles a depuis un an fait libérer près d’un millier de prisonniers, insistent les autorités. Cependant, presque « trois fois plus ont été arrêtées dans le même temps », tempèrent des ONG.
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