A LA UNEMONDE

Biden attendu à Hawaï après les critiques sur la gestion des incendies dévastateurs

Washington, 21 août 2023 (AFP) – Joe Biden est attendu lundi à Hawaï, près de deux semaines après les incendies catastrophiques qui ont fait au moins 114 morts et plus d’un millier de disparus sur l’île de Maui où les opérations de recherches continuent, dans un contexte de critiques de la gestion du drame par les autorités.

Peu de détails ont été livrés sur le déroulé de sa visite, mais le président rencontrera des familles, des secouristes et des responsables locaux, a fait savoir la Maison Blanche. Il sera accompagné de sa femme Jill Biden.

« Il va pouvoir être témoin des conséquences » de ces incendies, et « sentir la désolation dans cette communauté », a déclaré dimanche sur CNN Deanne Criswell, patronne de l’agence fédérale américaine pour les situations de crise (Fema). « Il va pouvoir rassurer les habitants de Maui sur le fait que le gouvernement fédéral est là pour les soutenir. »

Après un survol en avion des dommages et une réunion avec les responsables locaux, M. Biden compte annoncer la nomination d’un coordinateur fédéral pour les efforts de reconstruction, selon un responsable de la Maison Blanche.

Bob Fenton de la Fema est « l’un des responsables du pays les plus expérimentés en matière de secours et reconstruction qui s’est trouvé sur le terrain à Hawaï dès le début des incendies », a poursuivi ce responsable sous couvert de l’anonymat.

M. Biden annoncera également un fonds d’urgence de trois millions de dollars (2,75 millions d’euros) réclamé par le ministère des Transports d’Hawaï.

La visite intervient après de vives critiques de responsables républicains, qui ont estimé que le président était resté trop silencieux devant l’ampleur de la catastrophe. Il ne s’est pas exprimé publiquement lorsque le bilan s’est considérablement alourdi.

La Maison Blanche a, quant à elle, souligné que Joe Biden était resté en « contact étroit » avec le gouverneur d’Hawaï, le démocrate Josh Green, et avait reçu des informations régulières sur la situation.

Le président avait déclaré l’état de catastrophe naturelle à Hawaï le 10 août, deux jours après le début des incendies, permettant de déployer les moyens d’aide d’urgence de l’Etat fédéral.

Plus de 1.000 employés fédéraux sont présents à Maui et quelque 50.000 repas ont été distribués par la Fema, a fait savoir l’exécutif.

Mais les critiques portent aussi sur la réponse des autorités locales.

La visite présidentielle se déroulera quelques jours seulement après la démission du chef de l’agence de gestion des crises de Maui, accusé de ne pas avoir fait retentir les sirènes d’alarme lors de l’incendie meurtrier ayant ravagé la ville de Lahaina (12.000 habitants), sur la côte ouest de l’île.

Pris de court, certains habitants s’étaient jetés à la mer pour échapper aux flammes.

« Est-ce que j’aurais aimé que les sirènes retentissent? Bien sûr », a déclaré dimanche le gouverneur Josh Green, tout en expliquant qu’elles n’étaient « historiquement » pas utilisées pour des feux, mais pour les tsunamis et les ouragans.

Face au sentiment d’abandon qui gronde, Joe Biden ne doit pas répéter les erreurs de ses prédécesseurs. Si ces visites auprès de la population sont un passage obligé après une catastrophe, elles risquent aussi de détourner les opérations de secours et peuvent se révéler néfastes pour l’image présidentielle.

Une photo du président George W. Bush survolant la Louisiane sans s’y poser après l’ouragan Katrina en 2005 était devenue le symbole d’une administration déconnectée.

Donald Trump avait, lui, été filmé en train de lancer nonchalamment des rouleaux de papier essuie-tout lors d’une visite à Porto Rico après un ouragan en 2017.

Pour le moment, 114 décès ont été confirmés à Hawaï, soit l’incendie le plus meurtrier depuis plus d’un siècle aux Etats-Unis. Et le bilan définitif pourrait être bien plus lourd.

Quelque 1.000 personnes sont toujours portées disparues.

Environ 85% de la zone touchée a été couverte par « une armée » de secouristes et chiens renifleurs, à la recherche de corps dans les décombres, a déclaré dimanche Josh Green. Couvrir les 15% restants pourrait prendre « des semaines » selon lui, car il s’agit de bâtiments plus grands dont il faudra déblayer les structures.

Peu de corps ont déjà pu être identifiés jusqu’à présent.

Une enquête sur l’origine de l’incendie a été ouverte. Certains soupçonnent le rôle de lignes électriques.

Le fournisseur d’électricité Hawaiian Electric est accusé de ne pas avoir coupé le courant, aggravant la situation avec la chute de poteaux électriques alors que soufflaient des vents violents.

Au-delà des erreurs humaines, Josh Green a désigné un autre coupable, s’appuyant sur le nombre croissant de feux sur l’archipel: « Soyons clairs, le changement climatique est là, nous sommes en plein dedans. »

Selon les scientifiques, la végétation envahissante qui s’est développée sur l’île depuis plusieurs décennies, très résistante aux sécheresses mais très inflammable, a également contribué à la propagation rapide des feux.

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