BVC: Comment s’explique la reprise du marché Actions ?
L’indice vedette de la Bourse de Casablanca, Masi, qui avait subi de plein fouet le choc de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus (covid-19), a récupéré, à date d’aujourd’hui, 89% de sa correction. Une solide reprise du marché Actions qui trouve son origine dans trois facteurs, d’après les analystes d’Attijari Global Research (AGR).
Il s’agit, dans un premier temps, de la soutenabilité d’un contexte de taux bas au Maroc, relève AGR dans une analyse des résultats opérationnels des sociétés cotées au 3ème trimestre 2020, publiée sous le titre « Un vent d’optimisme sur le marché actions ». Et de noter que malgré les récentes tensions sur la courbe obligataire primaire, la tendance de fonds demeure toujours baissière.
Les bons du Trésor (BDT) à 5 ans se traitent à des niveaux historiquement bas, soit autour des 2,18%, font observer les analystes de la filiale d’Attijariwafa Bank, dédiée à la recherche.
Il est aussi question du lancement au Maroc et à l’étranger de la campagne de vaccination contre la covid-19 dès le mois de décembre et ce, après l’annonce par plusieurs laboratoires internationaux d’une efficacité supérieure à 90% de leurs vaccins.
Le troisième facteur, lui, concerne le retour à la distribution des dividendes de la part du secteur bancaire. Ceci constitue aux yeux des investisseurs un signal rassurant pour l’année 2021.
En mars dernier, le Masi avait touché un plus bas de 8.988 points, signant la correction la plus rapide de l’histoire du marché boursier marocain, soit -27% en l’espace de 24 séances seulement, rappelle ladite analyse qui fait état d’un effet de rattrapage significatif tant au niveau de l’indice qu’au niveau des volumes à compter du mois de septembre.
En outre, poursuit la même source, le Masi a emprunté une tendance haussière depuis fin septembre 2020 et ce, à travers une hausse de 10,4% à fin novembre, ajoutant que le marché Actions a réduit ses pertes annuelles à 9,7% contre 26,2% en plein choc boursier.
Cette performance s’est opérée dans des volumes en amélioration, indiquent les analystes, faisant savoir que le volume moyen quotidien traité sur le marché central a quasiment doublé pour atteindre 97 millions de dirhams (MDH) en novembre 2020.
Sur un autre volet, ils reviennent sur la révision de l’indice MSCI FM où le Maroc est devenu le deuxième pays en termes de représentativité juste derrière le Vietnam. « Il s’agit d’une pondération post-révision de 13,4% contre 8,5% en août 2020. Parallèlement, les 10 sociétés cotées composant le MSCI FM Maroc ont vu leur poids sensiblement augmenter à l’issue de ce ‘rebalancing' ».
« Il est vrai que cette appréciation significative de la pondération du Maroc dans le MSCI FM lui confère plus de visibilité auprès des gérants de fonds internationaux. Toutefois, celle-ci ne s’est pas traduite par un ‘flux acheteur’ relativement important envers le marché marocain », ont estimé les analystes qui prévoient que le flux généré ne dépasserait pas les 15 millions de dollars américain, dont 74% aurait été capturé par les titres Maroc Telecom et Attijariwafa bank.