Des diplomates et journalistes ont décrié, jeudi soir à Rabat, la posture hostile de la junte algérienne au pouvoir contre le Maroc, estimant que le véritable ennemi du peuple algérien se trouve en Algérie même, à savoir son armée.
Intervenant lors d’une conférence dédiée à la présentation de l’ouvrage « Algérie; l’instabilité politique éternise la rupture avec le Maroc » et de la version arabe de « Maroc-Algérie: la méfiance réciproque » du journaliste et auteur Taieb Dekkar, des diplomates, dont d’anciens ambassadeurs, ont affirmé que l’hostilité du régime algérien envers le Maroc est « ancienne, constante, obstinée et acharnée », et se manifeste dans les déclarations des responsables politiques et dans les médias, toutes tendances confondues.
Ils ont ainsi fait observer que depuis l’épisode d’El Guergarate, le régime algérien est « désorienté », notant qu’ »il accumule les échecs, enfermé dans le schéma immuable et rétrograde qu’il s’est fixé en 1975 et dont il n’a pas su dévier, incapable d’opérer des choix déchirants et de répondre à la main tendue du Maroc ».
« Il faut mettre fin aux invectives et à la fabrication de fausses accusations visant à perpétuer la haine contre le Maroc », ont martelé les participants à cette conférence organisée par le Club diplomatique et la Bibliothèque nationale du Royaume, regrettant que la presse algérienne fasse preuve d' »une belle unanimité dans sa hargne contre le Maroc ». Intervenant à cette occasion, M. Dekkar, ancien correspondant de l’Agence Maghreb Arabe Presse (MAP) à Alger, a expliqué que « la rupture entre l’Algérie et le Maroc a été décidée par l’armée algérienne, qui continue à antagoniser le Royaume dans sa cause nationale et ailleurs ». « La solution, selon moi, passe par la démocratisation de l’Algérie », a-t-il dit, ajoutant qu’il faut « une véritable démocratie qui rende la parole au peuple algérien, une démocratie à laquelle aspirent le Hirak et d’autres ». Les participants à cette conférence, dont les anciens ambassadeurs Abdeladim Tber et Ali Achour, ainsi que le président du Club diplomatique, Taieb Chaoudri, ont également rendu hommage aux ouvrages de M. Dekkar, le qualifiant de « journaliste chevronné » qui a su s’appuyer sur sa vaste expérience de correspondant à Alger pour donner un regard détaillé sur les relations entre le Maroc et l’Algérie au cours dernières décennies. « Natif de l’Oriental, près de la frontière algérienne, Taieb Dekkar était prédestiné à s’intéresser au voisin de l’Est », a ainsi confié M. Tber, notant que le dernier livre de M. Dekkar, « Algérie; l’instabilité politique éternise la rupture avec le Maroc » (édition Fikr, 2022), est « riche en informations sur la vie en Algérie, avec des détails importants sur les différentes étapes ayant marqué les relations entre les deux pays et dont l’auteur a été témoin ».
Pour sa part, M. Achour a ajouté que le livre est une compilation d’articles que l’auteur a publiés sur divers supports entre février 2019 et avril 2022, soit plus de trois ans.
« Au fil des 436 pages que comprend le livre, et à travers plus d’une centaine d’articles, l’auteur rend compte, d’une part, de la situation en Algérie, des principaux événements qui s’y sont déroulés et de l’évolution de la situation politique dans ce pays et, d’autre part, des relations entre le Maroc et l’Algérie », a-t-il relevé.
Journaliste marocain, Taieb Dekkar a été correspondant de la MAP à Oujda, Paris, Alger, Bonn et Berlin, puis directeur de l’Information à Rabat. Titulaire d’une licence en droit (Rabat) et d’un DEA en sciences de l’information et de la communication (Paris), il était en poste à Alger au cours de la période des grandes mutations politiques, mais aussi lors du déchaînement de la violence.
ALdar : LA MAP