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“Farine au papier” : le scandale qui secoue le Maroc et met en cause la sécurité alimentaire des plus pauvres

“Farine au papier” : le scandale qui secoue le Maroc et met en cause la sécurité alimentaire des plus pauvres

 

ALDAR/ Iman Alaoui

Les déclarations du député Ahmed Touizi, président du groupe parlementaire du Parti Authenticité et Modernité (PAM) à la Chambre des représentants, ont provoqué une onde de choc au sein de la scène politique et médiatique marocaine. En effet, l’élu a révélé l’existence supposée de minoteries et d’entreprises qui “broient du papier pour le transformer en farine subventionnée destinée aux plus démunis”, dénonçant ainsi un grave dysfonctionnement dans le système de contrôle et de distribution des denrées alimentaires de base.

Cette affaire, qualifiée de “coup de poignard au cœur de la justice sociale”, relance avec force le débat sur la gestion des subventions publiques destinées au blé et à la farine, un dispositif qui coûte à l’État plus de 16 milliards de dirhams par an, sans que les citoyens n’en perçoivent les effets en termes de qualité ou de baisse des prix.

Dans une intervention parlementaire percutante, Touizi a déclaré sans détour : « Certains ne broient que du papier, et cela finit dans l’assiette des pauvres sans aucun contrôle. »
Une accusation explosive qui a suscité une indignation généralisée, tant elle met en lumière un système où des réseaux d’intérêts profiteraient des aides publiques au détriment des couches sociales les plus fragiles.

Le chef du groupe du PAM a précisé que le problème ne réside pas dans le principe même du soutien public, mais dans l’appropriation illégitime de ces aides par certains acteurs puissants du secteur des céréales et de la minoterie. Il a appelé à une réforme structurelle et courageuse, visant à rompre avec le clientélisme et la corruption, en dirigeant directement les subventions vers les citoyens sous forme de transferts monétaires qui leur permettraient d’acheter leurs produits dans la dignité et la transparence.

Selon plusieurs observateurs, ces révélations ouvrent un débat crucial sur la responsabilité du gouvernement et des ministères de l’Agriculture et de l’Intérieur dans le contrôle de la qualité de la farine subventionnée et sur la sécurité des produits consommés par les Marocains.
Car comment justifier que des milliards de dirhams soient dépensés pour soutenir un produit qui pourrait être altéré, voire dangereux pour la santé publique ?

Ce que Touizi a mis au jour ne peut être balayé d’un revers de main ou étouffé par un simple communiqué administratif. Cette affaire exige une enquête urgente, indépendante et transparente, afin d’identifier les responsables et de dévoiler les véritables bénéficiaires de ce scandale qui touche à la fois à la dignité et à la sécurité alimentaire des Marocains.

La question demeure :Ne faut-il pas ouvrir immédiatement une enquête avant que cette affaire ne se transforme en véritable crime alimentaire silencieux contre les plus pauvres ?

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