
ALDAR/ Zakaria El Jabri
L’Algérie s’apprête à vivre un nouveau vendredi de contestation, à l’appel de la Génération Z. Des milliers de jeunes devraient descendre pacifiquement dans les rues pour dénoncer la corruption, la stagnation économique et le monopole de la vie politique par le pouvoir en place.
Cet appel survient dans un climat marqué par une montée du mécontentement populaire face au maintien de l’emprise de l’institution militaire sur les rouages de l’État, perçue par les contestataires comme le principal obstacle à toute transition démocratique réelle.
La Génération Z, déjà très présente à la fois dans la rue et sur les réseaux sociaux, tente de redonner vie à l’esprit du Hirak de 2019, mais avec un discours plus direct et frontal vis-à-vis de ce qu’elle qualifie de “domination dictatoriale de l’armée”. Pour les militants de ce nouveau mouvement, la bataille n’est plus seulement sociale ou économique : elle est désormais profondément politique. Leur objectif affiché est de refonder la relation entre l’État et la société sur les bases de la justice, de la liberté et de l’égalité des chances.
Cependant, cette mobilisation se heurte à plusieurs défis majeurs, notamment le risque de répression sécuritaire et les tentatives du pouvoir de discréditer les manifestations en les associant à des agendas étrangers. Malgré ces obstacles, les jeunes Algériens misent sur la nature pacifique de leur action et sur l’écho qu’elle pourrait trouver aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, afin de faire entendre leur revendication d’une réforme profonde mettant fin à des décennies de monopole politique et économique.
Cette nouvelle dynamique traduit un tournant dans la conscience d’une génération qui refuse la résignation et aspire à des alternatives rompant avec la corruption et l’autoritarisme. Reste à savoir si ces marches annonceront le début d’une nouvelle vague de pression populaire capable de rouvrir les horizons du changement en Algérie.