ALDAR/ Iman Alaoui
Scène insolite qui résume à elle seule le fossé entre les générations. Des jeunes de la génération Z ont choisi de marquer leur empreinte sur l’horloge officielle du compte à rebours de la Coupe d’Afrique, en y inscrivant un message provocateur à l’adresse des forces de l’ordre. La riposte n’a pas tardé. Mais elle n’est pas venue d’un pirate informatique ni d’un algorithme sophistiqué : c’est la génération A qui a répliqué, avec une méthode d’un autre temps – un simple carton brun et un ruban adhésif pour masquer la phrase comme si de rien n’était.
Entre une jeunesse qui s’exprime à coups de messages chocs projetés sur des écrans géants et une administration persuadée qu’une feuille de carton suffit à effacer le malaise, le contraste est saisissant. L’un parie sur la force de l’image et du numérique, l’autre répond par des solutions bricolées à l’ancienne, à la manière du « répare ça vite fait avec un carton ».
Ironie du sort, le compte à rebours, lui, n’a jamais cessé de tourner. Mais la véritable horloge qui s’affiche au grand jour, c’est celle de la fracture entre une génération nourrie aux mèmes et aux hashtags, et une autre convaincue que le carton reste l’arme suprême face aux turbulences du présent.
