A LA UNEMONDE

Un général algérien en fuite : « Nasser el-Djinn » aurait réussi à rejoindre l’Espagne

ALDAR / Sara El Oukili

La presse espagnole a ravivé la polémique autour de l’un des dossiers les plus sensibles en Algérie, après que le quotidien El Confidencial a révélé la fuite du général Abdelkader Haddad, connu sous le surnom de « Nasser el-Djinn », vers les côtes espagnoles dans des circonstances mystérieuses. Selon la même source, cet ancien haut responsable du renseignement algérien aurait réussi à tromper ses gardes et à s’échapper à bord d’un hors-bord dans la nuit du 18 au 19 septembre, atteignant Alicante « comme n’importe quel migrant algérien », selon les termes du journal.

Cette évasion présumée a suscité une avalanche de questions sur la nature du conflit au sein du sommet de l’institution militaire algérienne. Haddad, qui avait dirigé la Direction générale de la sécurité intérieure, l’un des organes les plus puissants des services de renseignement, avait été limogé il y a quatre mois, emprisonné puis assigné à résidence à Alger. Il devait être jugé dans une affaire dont les contours restent flous, mais la presse espagnole avance que sa fuite aurait été motivée par la crainte d’une « liquidation imminente » qui aurait été présentée à l’opinion publique comme un suicide.

Bien que les autorités algériennes gardent le silence, ni confirmant ni démentant l’information, le déploiement massif des forces de sécurité dans la capitale et ses environs les 18 et 19 septembre, rapporté par Le Monde, tend à accréditer l’hypothèse d’un état d’alerte lié à cet incident. Des axes routiers ont été fermés, des barrages dressés, des fouilles minutieuses menées sur les véhicules, et même des hélicoptères mobilisés — un scénario inédit en Algérie depuis des années.

Le général en fuite n’est pas un étranger en Espagne : il y possède des biens immobiliers et y avait déjà trouvé refuge, échappant aux purges orchestrées par le défunt Ahmed Gaïd Salah contre l’influence de l’ex-Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Plusieurs rapports rappellent que l’Espagne est devenue une destination refuge pour de nombreux responsables algériens, à l’image du général Khaled Nezzar, installé à Barcelone avant son retour en Algérie en 2019, ou encore d’autres figures dont le parcours s’est achevé dans des circonstances troubles.

Alors que les versions divergent quant à savoir si Haddad a effectivement réussi à atteindre l’Espagne ou s’il a été intercepté durant sa tentative, une certitude demeure : l’affaire « Nasser el-Djinn » met une fois de plus en lumière la fragilité des équilibres de pouvoir au sein du régime algérien et la profondeur des luttes intestines entre les clans militaires, au moment où le pays traverse l’une de ses phases les plus critiques, tant sur le plan politique que sécuritaire.

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