A LA UNEMONDE

Ferhat Mehenni écrit sur le colonialisme algérien en Kabylie

Par : Ferhat Mehenni – Président du Gouvernement kabyle en exil

Si le régime algérien ne manque jamais une occasion d’affirmer que la Kabylie fait partie de l’Algérie, c’est parce qu’il sait pertinemment qu’il n’en est rien. Hier encore, lors d’un match de football opposant l’équipe nationale algérienne à la modeste sélection du Botswana, sur la pelouse du stade de Tizi Ouzou (Kabylie), l’Algérie n’a pas pu résister à la tentation de recourir aux méthodes coloniales les plus éculées.

Comme les Kabyles avaient décidé de boycotter les tribunes – ce qui fut effectivement le cas – le régime colonial s’est empressé d’acheminer, à grands frais, des supporters venus de différentes régions du pays afin de combler le vide et donner une image trompeuse.

Dans ce contexte, la parole fut donnée, à travers les micros des médias officiels « sélectifs », à certains de ces spectateurs qui devaient prétendre être des Kabyles, alors même que leur accent trahissait leur étrangeté vis-à-vis de cette terre et de son peuple. L’un d’entre eux est même allé jusqu’à se dire « Zouaoui », alors qu’aucun Kabyle ne peut se définir autrement qu’en tant que Kabyle. Le terme « Zouaoua » est en effet une appellation utilisée uniquement par les Algériens pour désigner les habitants de la Kabylie, mais jamais les Kabyles eux-mêmes.

Pour accentuer encore l’empreinte coloniale algérienne, un immense drapeau de 7 tonnes fut déployé, couvrant à lui seul la moitié d’une tribune du stade.

Or, au lieu de conforter le mensonge d’une « Kabylie intégrée » dans l’Algérie, ces manœuvres n’ont fait que mettre davantage en lumière la réalité coloniale et répressive que subit le peuple kabyle.

Enfin, si la Kabylie est réellement algérienne, comme le répète avec insistance le régime d’Alger, pourquoi ne pas organiser un référendum populaire qui réduirait à néant la légitimité du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et du Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad) ?

Vive la Kabylie libre et indépendante.
Liberté pour les prisonniers politiques kabyles, dont des dizaines sont condamnés à mort.

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