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Coopération stratégique entre le Maroc et la Mauritanie : un front uni contre le terrorisme et la contrebande

Coopération stratégique entre le Maroc et la Mauritanie : un front uni contre le terrorisme et la contrebande

 

 

ALDAR/ Meryem Hafiani

La récente réunion militaire tenue à Nouakchott entre le Maroc et la Mauritanie s’inscrit dans la continuité du rôle central que joue Rabat en Afrique, non seulement sur le plan sécuritaire et militaire, mais aussi dans le cadre d’une vision diplomatique globale alliant coopération sécuritaire, développement et lutte contre l’extrémisme transnational.

Le Maroc est pleinement conscient que les menaces terroristes dans la région du Sahel et du Sahara ne sont plus une affaire locale, mais un défi régional complexe, mêlant réseaux de contrebande, migrations irrégulières et groupes extrémistes. C’est dans cette optique que Rabat a adopté une politique étrangère fondée sur un partenariat sécuritaire équilibré, mettant à disposition de pays africains partenaires comme la Mauritanie, le Mali, le Niger ou le Tchad son savoir-faire en matière de renseignement, de formation des officiers et d’équipements technologiques.

Ces dernières années, le royaume a tissé un vaste réseau d’accords de coopération militaire avec les États d’Afrique de l’Ouest, ouvrant les portes de ses académies militaires et sécuritaires à des centaines d’officiers africains pour des formations spécialisées. Parallèlement, les Forces armées royales poursuivent leur engagement dans les opérations de maintien de la paix des Nations unies, notamment en République centrafricaine et en République démocratique du Congo. Cette approche a fait du Maroc un acteur internationalement reconnu dans la lutte contre le terrorisme et un partenaire incontournable pour les pays du continent face aux nouveaux défis sécuritaires.

S’agissant de la Mauritanie, la coordination avec Rabat revêt une dimension stratégique compte tenu de la position géographique des deux pays, qui relie directement le Maghreb à la profondeur sahélienne. La frontière commune n’est pas une simple ligne terrestre : elle constitue un corridor vital pour les échanges commerciaux et humains, mais pourrait aussi devenir une faille exploitée par les groupes armés et les trafiquants en l’absence de mécanismes de contrôle efficaces et d’une coopération renseignement solide. C’est dans ce sens que des ateliers conjoints, tels que celui organisé à Nouakchott, prennent tout leur sens, permettant l’échange d’informations, d’expertises techniques et la préparation d’éventuelles interventions conjointes.

À cette dynamique militaire s’ajoute la diplomatie sécuritaire marocaine, qui s’appuie sur le dialogue politique et le développement économique comme leviers de stabilité régionale. Le royaume investit massivement dans les infrastructures, les énergies renouvelables et l’agriculture dans plusieurs pays africains, convaincu que le développement constitue la première ligne de défense contre l’extrémisme. Sur le plan spirituel, Rabat promeut également une approche religieuse modérée, incarnée par l’institution du Commandement des croyants et la formation des imams africains à l’Institut Mohammed VI, apportant ainsi une dimension sociétale et spirituelle à la lutte contre l’idéologie extrémiste.

Grâce à cette vision intégrée, le Maroc agit en Afrique comme un acteur multidimensionnel : une armée dotée d’une solide expérience opérationnelle, une diplomatie active qui bâtit des ponts, des investissements économiques qui favorisent le développement et une référence religieuse qui immunise les sociétés. C’est pourquoi la coopération militaire avec la Mauritanie ne doit pas être perçue comme un simple événement ponctuel, mais bien comme une nouvelle étape dans un projet plus large visant à transformer la région du Sahel et du Sahara d’un foyer de tensions en un espace d’intégration et de stabilité partagée pour l’Afrique.

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