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Nasser Bourita : La Méditerranée est un espace d’appartenance et de stabilité, et non un simple voisinage

Nasser Bourita : La Méditerranée est un espace d’appartenance et de stabilité, et non un simple voisinage

 

 

ALDAR/ Meryem Hafiani

La capitale marocaine a accueilli ce jeudi une importante conférence sur l’avenir des relations euro-méditerranéennes, réunissant le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, et la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Šuica. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des préparatifs du Maroc pour célébrer le 30ᵉ anniversaire du lancement du Processus de Barcelone, et vise à renforcer le partenariat et le dialogue entre les rives de la Méditerranée.

Lors de son allocution d’ouverture, Bourita a chaleureusement accueilli la commissaire européenne, exprimant sa satisfaction pour cette première visite bilatérale depuis sa prise de fonction. Il a qualifié cette visite de preuve de l’intérêt de l’Union européenne pour l’espace méditerranéen et de sa volonté de construire un partenariat solide et équilibré entre le Nord et le Sud. « Le Maroc considère la Méditerranée comme un espace d’appartenance et non comme un simple voisinage », a-t-il déclaré, soulignant le rôle central du roi Mohammed VI dans le renforcement de cet espace et le développement des relations euro-méditerranéennes.

Le ministre a précisé que le timing de cette conférence est particulièrement important, puisqu’elle précède la célébration du 30ᵉ anniversaire du Processus de Barcelone initié en 1995, alors que la Commission européenne prépare une nouvelle vision des relations euro-méditerranéennes. Il a ajouté que le Maroc dispose d’une expérience riche à partager avec ses partenaires européens et méditerranéens, tant au niveau bilatéral que multilatéral, contribuant ainsi au renforcement de la coopération, du développement et de la stabilité dans la région.

Bourita a également évoqué les défis majeurs auxquels l’espace euro-méditerranéen est confronté, notamment la situation humanitaire dans la bande de Gaza. Il a affirmé que les actions israéliennes contre les civils palestiniens constituent une violation du droit international et du droit international humanitaire, et représentent une menace pour la stabilité régionale et internationale. Il a rappelé que le Maroc, sous la direction du roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, rejette ces pratiques et appelle la communauté internationale à agir avec fermeté pour protéger les civils et les droits des Palestiniens, en insistant sur la nécessité de maintenir la solution à deux États comme unique option stratégique pour parvenir à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient.

Le ministre a souligné que le Maroc aspire à des relations équilibrées fondées sur le partenariat et le respect mutuel, loin de toute logique de donateur et bénéficiaire. « La coopération avec l’Union européenne doit reposer sur l’intégration et la collaboration commune pour relever les grands défis, et non sur l’imposition ou des injonctions », a-t-il ajouté. Il a précisé que cette rencontre constitue une opportunité de dialogue franc et informel afin de jeter de nouvelles bases pour les relations euro-méditerranéennes, s’appuyant sur les réussites passées et corrigeant les expériences moins fructueuses.

Pour sa part, la commissaire européenne Dubravka Šuica a affirmé que l’Union européenne élabore un nouveau cadre de coopération en Méditerranée, axé sur trois priorités : la jeunesse et les citoyens, l’économie et le développement, ainsi que la sécurité et la stabilité, incluant la paix et la gestion des migrations. Elle a insisté sur le rôle du Maroc en tant que partenaire avancé et modèle, servant de pont entre l’Europe et l’Afrique. La coopération avec le royaume s’étend à tous les secteurs, notamment la transition énergétique et les énergies renouvelables, ainsi que les domaines culturel et sportif, en rappelant la préparation du Maroc à accueillir la Coupe du Monde 2030 en partenariat avec l’Espagne et le Portugal.

Concernant la question palestinienne, Bourita a réaffirmé le rejet par le Maroc de toute pratique mettant en danger les civils et sapant les chances de paix, en soulignant que la seule solution stratégique consiste en la création d’un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. La commissaire européenne a confirmé le soutien de l’UE à la solution à deux États, tout en soulignant que le Maroc constitue un exemple de partenariat stratégique à renforcer avec les pays de la région.

La rencontre s’est conclue sur la conviction que la Méditerranée doit être un espace de rapprochement et de coopération entre les peuples et les États, en promouvant le partenariat égalitaire et l’intégration entre les deux rives, contribuant ainsi à la stabilité, au développement et à la prospérité partagée.

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