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La disparition de Tebboune intrigue en Algérie : la télévision d’État accentue le flou en diffusant de vieilles images

ALDAR/ Iman Alaoui

La scène politique et médiatique algérienne est secouée par une vive controverse à la suite de l’absence prolongée du président Abdelmadjid Tebboune de l’espace public, à un moment critique où le pays traverse une phase nécessitant la présence active de la plus haute autorité de l’État. Ce qui a alimenté davantage les interrogations et les soupçons n’est pas seulement cette absence, mais également le reportage diffusé par la télévision publique, affirmant son retour aux affaires, alors que les séquences utilisées s’avéraient être des images vieilles de plus d’un an. Une révélation qui a choqué l’opinion publique et accentué le sentiment de confusion et de doute.

Cette disparition inexpliquée, doublée de l’absence de toute communication claire et officielle de la présidence ou du gouvernement, a ouvert la voie à une multitude d’interprétations et de spéculations. Certains y voient un problème de santé délicat, Tebboune ayant déjà souffert de soucis médicaux par le passé, tandis que d’autres y lisent des enjeux politiques internes liés aux équilibres fragiles au sein du pouvoir. Cette opacité rappelle des épisodes antérieurs, lorsque les Algériens avaient déjà vécu une situation similaire avec l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, disparu de la scène publique durant de longues années sous un voile de silence officiel, ce qui avait alors creusé une profonde crise de confiance entre le peuple et les institutions.

L’usage d’anciennes images pour justifier une présence inexistante soulève de sérieuses questions sur la crédibilité des médias publics, censés être un canal de vérité au service des citoyens, et non un outil de mise en scène et de communication préparée à l’avance. Alors que le ministère de la Communication appelle à la création d’un « front médiatique national » pour contrer ce qu’il qualifie de « campagnes de désinformation venues de l’étranger », les citoyens se retrouvent face à une contradiction troublante : les médias officiels eux-mêmes deviennent une source de confusion, sapant la confiance du peuple envers l’État au lieu de la renforcer.

En l’absence d’informations claires, la rue algérienne reste livrée à un vide médiatique nourri par les rumeurs et les spéculations, tandis que les autorités gardent le silence. Un silence qui amplifie les soupçons et pose une question fondamentale : s’agit-il d’un simple problème de santé passager ou bien d’une crise de gouvernance plus profonde, susceptible de menacer la stabilité politique du pays ? Faute de réponses officielles, les Algériens demeurent dans l’attente, oscillant entre incertitude et méfiance, chaque apparition du président ou nouvelle à son sujet devenant un événement en soi, révélateur de l’ampleur de la fracture et de la perte de confiance envers le récit officiel.

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