
ALDAR/ Meryem Hafiani
Dans un geste diplomatique révélateur de la vision stratégique des relations sino-marocaines, l’ambassadeur de Chine au Maroc, Li Changlin, a effectué une visite officielle au Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) à Rabat, où il a été reçu par sa directrice, Dr Jamila El Alami. Bien plus qu’une visite protocolaire, cette rencontre a marqué une orientation claire vers le renforcement de la coopération scientifique et technologique entre les deux pays, perçue comme un levier majeur du développement et une réponse concrète aux défis à venir.
Connu pour son activisme diplomatique en matière de relations bilatérales, l’ambassadeur Li a exprimé lors de sa visite l’intérêt de la Chine pour l’établissement de partenariats scientifiques profonds avec le Maroc, en particulier dans des domaines de pointe tels que les sciences exactes, l’intelligence artificielle, les énergies renouvelables et les technologies spatiales. Selon lui, « le progrès scientifique n’est pas un luxe, mais une nécessité stratégique pour toute nation aspirant à la souveraineté et au progrès », ajoutant que Pékin considère Rabat comme un partenaire fiable pour bâtir un nouveau modèle de coopération Sud-Sud.
De son côté, la directrice du CNRST a présenté les grandes orientations du Maroc en matière de recherche scientifique, mettant en exergue l’importance accordée par le Royaume au renforcement des passerelles avec des partenaires internationaux compétents, à l’image de la Chine. Un accord de principe a été trouvé autour du lancement de projets de recherche conjoints, de l’échange de chercheurs et d’étudiants, ainsi que du soutien à l’innovation locale, notamment dans les domaines de la santé numérique, de l’agriculture intelligente et des technologies liées à l’eau et au climat.
Cette dynamique s’inscrit dans un cadre plus large de coopération sino-marocaine consolidée au cours de la dernière décennie. La Chine est devenue le deuxième partenaire commercial du Maroc en Asie, avec des investissements dépassant les 7 milliards de dollars, englobant les secteurs des infrastructures, de l’énergie, du transport et de la recherche. Pékin accorde également de nombreuses bourses aux étudiants marocains dans ses universités, renforçant ainsi les liens culturels et scientifiques entre les deux pays.
La visite de Li Changlin intervient également à un moment charnière pour le Maroc, engagé dans une réforme stratégique de sa politique scientifique. Plusieurs programmes gouvernementaux ont été lancés pour intégrer les technologies de pointe dans le développement durable et pour étendre l’écosystème de l’innovation aux régions et universités locales. Les résultats de cette visite devraient se concrétiser dans les mois à venir sous forme d’accords, incluant la création de laboratoires conjoints et le financement de recherches appliquées communes.
En somme, cette visite illustre clairement que Pékin et Rabat ne sont pas simplement des partenaires économiques, mais ambitionnent de bâtir une alliance scientifique durable, ancrée dans une conviction commune : l’avenir se construit autant dans les laboratoires que dans les cercles diplomatiques.