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Le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) a exprimé ses inquiétudes quant à l’expansion continue des capacités militaires de l’Algérie. Par l’intermédiaire de son avocat américain, le mouvement a adressé une lettre à Marco Rubio, secrétaire d’État américain, mettant en garde contre le rythme accéléré des achats d’armes par l’Algérie auprès de la Russie, dans un contexte de militarisation croissante de la région.
La lettre, dont une copie a été obtenue, rappelle que Rubio avait exprimé, il y a deux ans et demi, sa profonde inquiétude concernant ces achats d’armes russes par l’Algérie et avait appelé à l’imposition de sanctions. Or, la situation s’est encore compliquée depuis, l’Algérie ayant enregistré le plus grand budget de défense en Afrique, avec des prévisions atteignant 25 milliards de dollars d’ici 2025, soit trois fois plus que le budget précédent de 7 milliards de dollars, qui suscitait déjà des préoccupations aux États-Unis.
La lettre souligne que la poursuite du renforcement de l’arsenal militaire algérien auprès de Moscou alimente une course aux armements avec le Maroc, allié stratégique des États-Unis, augmentant ainsi les risques d’un affrontement direct entre les deux pays. Elle met également en avant la relation historique entre l’Algérie et Cuba, qui ont collaboré pendant des décennies pour déstabiliser la région du Sahara, en soutenant le Front Polisario et d’autres groupes armés en Afrique du Nord et au Sahel.
Dans ce contexte tendu, la question kabyle émerge comme l’un des développements politiques majeurs en Afrique du Nord. Ces dernières années, le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) et le Gouvernement Provisoire Kabyle en Exil (Anavad) sont devenus les principales forces d’opposition au régime algérien, bénéficiant d’un soutien populaire croissant en Algérie et à l’étranger.
Dans un avis juridique récent rédigé par deux avocats britanniques, il a été affirmé que le peuple kabyle est reconnu comme un “peuple” au regard du droit international et de la Charte des Nations unies, ce qui lui confère un droit légitime à l’autodétermination. Le mouvement poursuit ainsi son combat pacifique pour l’établissement d’un État démocratique et pluraliste, en opposition au régime militaire au pouvoir en Algérie, qualifié dans la lettre d’“oligarchie antidémocratique”.
Le Gouvernement Provisoire Kabyle (Anavad) réaffirme son engagement en faveur des valeurs démocratiques, y compris les élections libres, la liberté d’expression et la liberté de croyance, et aspire à établir une constitution largement inspirée de celle des États-Unis.
Dans ce cadre, Ferhat Mehenni, président du gouvernement kabyle en exil, a adressé, via son avocat, une demande à l’administration américaine pour organiser une rencontre afin de discuter des moyens de pression sur l’Algérie pour mettre fin à ses violations des droits de l’homme et répondre aux revendications légitimes du peuple kabyle. Il souhaite également explorer les perspectives de coopération entre la Kabylie et les États-Unis pour promouvoir la stabilité en Afrique, renforcer les principes démocratiques et favoriser la prospérité économique.
La lettre a été signée par Elizabeth R. Myers, l’avocate représentant le mouvement, ce qui témoigne de l’intérêt international croissant pour la question kabyle, dans un contexte d’évolution rapide de la situation dans la région.