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La Ligue Kabyle des Droits de l’Homme LKDH a saisi le Procureur de la République Française pour déposer une plainte contre l’État algérien et son Président, Abdelmadjid Tebboune. Elle dénonce la détention arbitraire de l’écrivain français Boualem Sansal. L’enjeu de cette plainte dépasse le cas individuel de Boualem Sansal qui n’est qu’une infime partie des exactions que commet le régime algérien sur les populations et de manière plus féroce sur le peuple kabyle : elle se présente également comme un symbole fort pour dénoncer les arrestations massives et arbitraires de centaines d’autres militants kabyles laïcs, victimes d’une répression systématique.
L’Algérie, en tant que signataire de traités internationaux tels que le Pacte relatif aux droits civils et politiques, a l’obligation de respecter les normes universelles des droits de l’Homme. Or, les violations dénoncées, notamment le refus d’accès à un avocat et l’instrumentalisation des lois antiterroristes pour instaurer un climat de terreur, constituent une dérive autoritaire particulièrement préoccupante.
Accusé de terrorisme et confronté à de graves chefs d’inculpation, Boualem Sansal, écrivain français de 75 ans, a été arrêté en Algérie en décembre 2024 et détenu arbitrairement pendant dix jours dans des conditions inhumaines. Gravement malade, il a été transféré entre des prisons et un hôpital à Alger, sans pouvoir contacter sa famille ni accéder à un avocat de son choix, ce qui constitue une violation flagrante de ses droits fondamentaux.
La Ligue Kabyle des Droits de l’Homme souligne l’urgence de défendre la liberté d’expression, de combattre toutes formes de discrimination, y compris l’antisémitisme, et de promouvoir la laïcité. Elle dénonce également l’islamisme, des valeurs que Boualem Sansal n’a cessé de défendre. Écrivain engagé, il incarne malgré lui le symbole d’une répression qui cible toute pensée divergente ou critique de la doxa officielle.
La Ligue Kabyle des Droits de l’Homme tient à réaffirmer son soutien indéfectible à Boualem Sansal ainsi qu’aux centaines de détenus kabyles pacifiques qui croupissent dans les geôles algériennes.