Les enjeux de la transition énergétique dans la province d’Essaouira ont été au cœur des débats lors d’un forum international, dont les travaux se sont ouverts, lundi dans la cité des Alizés, en présence d’une pléiade de décideurs, d’acteurs clés de l’industrie énergétique et d’experts internationaux en la matière.
Initiée par le Centre International de Recherche et de Renforcement des Capacités (CI2RC), en collaboration avec la Fondation allemande Friedrich Naumann For Freedom et l’Ecole Supérieure de Technologie (EST) d’Essaouira, sous le thème “Green Energy : Quelle transition énergétique pour les territoires ?”, cette rencontre de deux jours constitue l’occasion idoine d’explorer en profondeur les défis et les opportunités liés à la transition énergétique dans la province, tout en favorisant un dialogue constructif et des échanges fructueux sur les meilleures pratiques et les solutions innovantes.
Dans une allocution d’ouverture, le Conseiller de SM le Roi et Président fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, M. André Azoulay, s’est félicité de “cette initiative louable qui marque une étape significative pour la ville d’Essaouira, une référence incontestée en matière de développement durable, de leadership national et de crédibilité internationale, résultant d’une démarche exemplaire étalée sur une trentaine d’années”.
“La Cité des Alizés, avec sa morphologie géographique particulière, est résolument engagée dans la transition énergétique, un chantier stratégique pour la réussite du développement économique et social du Royaume”, a souligné M. Azoulay, appelant, dans ce sens, à une exploitation maximale du potentiel de la ville en énergies renouvelables, notamment dans les domaines de l’éolien et du solaire, le but étant de contribuer de manière significative à l’ambition du Maroc d’exceller dans les énergies de demain.
Rappelant qu’Essaouira dispose de 160 km de côtes et bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel, “des atouts qui nécessitent d’être pleinement valorisés”, M. Azoulay a insisté sur l’impératif d’aligner les efforts de transition énergétique avec les spécificités de la ville, tout en préservant son identité et sa diversité culturelle.
C’est dans cette optique que le gouverneur de la province, Adil El Maliki, a mis en avant l’importance de conjuguer divers facteurs pour garantir le succès de la cité des Alizés dans son ambitieux projet de transition énergétique, aligné sur les objectifs du Nouveau Modèle de Développement.
“Sur le plan patrimonial et environnemental, Essaouira, gratifiée d’une diversité naturelle exceptionnelle, doit concilier la préservation de son patrimoine culturel et naturel avec les impératifs de développement urbain et rural”, a-t-il expliqué, appelant toutes les parties concernées à s’engager pleinement dans cette dynamique de développement énergétique.
S’agissant des projets entrepris dans ce domaine au niveau de la province, M. El Maliki a mis en avant plusieurs initiatives considérables, à l’instar du parc éolien “Amagdoul”, opérationnel depuis 2017 ou encore celui de Jbel Lehdid, dont la mise en service est prévue cette année, des projets ambitieux illustrant la capacité d’Essaouira à devenir un exportateur net d’énergie.
De son côté, l’ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne au Maroc, Robert Dölger, s’est réjoui de cette rencontre d’envergure, “tenue dans une ville emblématique incarnant une dimension exceptionnelle à tous les niveaux”, faisant part de son admiration pour la politique énergétique du Royaume qui “l’a positionné en tant que pionnier dans le domaine du climat et de la promotion des énergies renouvelables, tant en Afrique que dans le monde entier”.
Après avoir livré une vue d’ensemble sur l’expérience allemande dans ce domaine, M. Dölger a mis en relief “la parfaite complémentarité entre cette approche allemande et la stratégie énergétique du Maroc”, exprimant sa volonté de renforcer davantage cette “coopération prometteuse”.
Pour sa part, l’ambassadeur de Suisse à Rabat, Guillaume Scheurer, a salué l’excellence des relations bilatérales entre le Maroc et la Suisse, qui englobent également le domaine de la transition énergétique, mettant en évidence l’ambition du Maroc de devenir un hub en matière d’hydrogène vert, tout en soulignant l’engagement actif du Royaume au sein de grandes organisations internationales à vocation énergétique.
Convaincu que de nombreuses solutions énergétiques émergent en dehors des centres urbains, le diplomate suisse a partagé avec l’assistance des perspectives prometteuses sur la manière dont les régions, provinces et localités marocaines peuvent jouer un rôle clé dans la transition énergétique.
Prenant la parole à son tour, Belaïd Bougadir, président de l’Université Cadi Ayyad (UCA) de Marrakech, s’est penché sur le rôle du milieu académique, représenté à travers l’EST d’Essaouira, dans le processus de transition énergétique au niveau de la province, soulignant à cet égard le caractère particulier de cette école, où les filières sont adaptées au contexte provincial, notamment en étant la première EST à offrir une filière dédiée à la transition énergétique.
Dans cette perspective, Sebastian Vagt, en qualité de représentant de la Fondation allemande Friedrich Naumann For Freedom au Maroc, a mis l’accent sur la collaboration efficace entre la fondation et le CI2RC, notant que cette alliance entend accompagner la province dans sa mutation en un modèle régional et la positionner en tant que lieu de discussion de premier plan, à l’échelle nationale et internationale, sur la transition énergétique.
Par la suite, l’auditoire a assisté à deux tables rondes portant sur les thèmes “Transition énergétique : Défis et opportunités pour les territoires marocains” et “Transition énergétique : Comparaison entre les pays”, au cours desquelles plusieurs responsables et experts ont examiné les politiques, les innovations technologiques et les bonnes pratiques en la matière.
Au programme de ce forum international figurent également des activités de mobilisation éco-citoyenne, des tournées de sensibilisation, des ateliers d’échanges, des compétitions, ainsi que diverses manifestations connexes, le but étant de promouvoir la conscientisation environnementale et d’encourager l’engagement citoyen en faveur de cette cause, tout en favorisant les échanges de bonnes pratiques et d’innovations dans ce domaine.