Intervenant à l’occasion des travaux du « Sommet des présidents des parlements européens », organisé par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), le président de la Chambre des Conseillers a relevé que les parlements interviennent désormais sur la scène politique internationale et acquièrent un pouvoir »significatif » dans un domaine autrefois dominé par l’exécutif.
»Cela est particulièrement vrai à un moment où les relations gouvernementales entre des pays en conflit sont interrompues », a-t-il observé, rappelant à titre d’exemple que l’APM a toujours permis un dialogue »continu et constructif » entre les représentants parlementaires d’Israël et de la Palestine.
Sur les plans sécuritaire, politique, économique, social et technologique, le monde n’a jamais paru aussi vulnérable, injuste et instable, a-t-il déploré.
« La guerre en Ukraine, les conflits armés en Afrique, les coups d’état au Sahel, la volatilité politique générale, les migrations de masse, les catastrophes naturelles, l’insécurité alimentaire et les effets du changement climatique, tous posent des défis collectifs qui menacent la sécurité et le bien-être de nos populations, ainsi que la perspective d’un avenir pacifique pour les générations futures », a-t-il dit.
Selon lui, »il est essentiel de garantir la légitimité et la fiabilité des institutions publiques pour que les citoyens aient confiance dans le système politique ».
D’ailleurs, l’une des tâches les plus importantes de l’APM est de soutenir ses pays membres dans le bon déroulement des processus électoraux, a-t-il ajouté, rappelant qu’au cours de cette année, à la demande des parlements concernés, l’APM a pu suivre sur le terrain les processus électoraux en Bosnie-Herzégovine, en Tunisie, au Monténégro et en Turquie.
En ces temps de changements rapides et de défis complexes, les Présidents de Parlement sont appelés à innover, dialoguer et travailler ensemble pour renforcer leurs institutions, écouter leurs citoyens et les impliquer activement dans le processus démocratique, a-t-il indiqué.
« Face à l’incertitude qui règne, rappelons-nous que notre engagement envers les principes fondamentaux de la démocratie représentative doit rester inébranlable », a soutenu M. Mayara.
Par ailleurs, cet événement a été l’occasion de renforcer le dialogue avec les présidents des Parlements, tant au niveau bilatéral que multilatéral, au service des intérêts supérieurs du Maroc, avec à leur tête la question de l’intégrité territoriale du Royaume.
Ce sommet a aussi permis à M. Mayara de mettre en avant les acquis du Royaume dans divers domaines, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Ainsi, il a souligné les avancées introduites par la Constitution de 2011, qui a consolidé les principes de démocratie participative, renforcé la démocratie représentative, favorisé la participation des femmes et des jeunes dans la vie politique, et promu le principe d’égalité entre les sexes.
Dans ce contexte, il a évoqué l’initiative récente du Souverain visant à réviser le Code de la famille à travers des consultations participatives étendues, démontrant l’engagement continu de SM le Roi en faveur de l’amélioration des questions liées aux femmes et à la famille en général.
M. Mayara préside l’APM, qui regroupe 34 pays des régions de la Méditerranée et du golfe arabe, pour la période 2023-2024. Cela s’inscrit dans le cadre des efforts visant à renforcer le rôle de la Chambre des conseillers au sein de cette organisation et à participer à ses initiatives visant à promouvoir le développement et la stabilité régionale.
Il s’agit également de mettre en avant le rôle joué par le Maroc, sous la sage conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans la promotion des valeurs du vivre ensemble et du dialogue au service de la paix, de la stabilité, de la coexistence et du développement commun.
Quelque 42 présidents ou vice-présidents et environ 400 délégués ont pris part à ce rendez-vous accueilli cette année par les Chambres de l’Oireachtas, le Parlement irlandais.
L’ambassadeur du Maroc en Irlande, Lahcen Mahraoui, le secrétaire général de la Chambre des Conseillers, El Assad Zerouali, et le directeur des relations extérieures et de la communication, Saâd Ghazi, ont également pris part à cette conférence, qui s’articule autour de plusieurs thèmes comme « les défis de la démocratie représentative en période d’instabilité » et « l’égalité et la diversité dans la représentation publique ».
La première Conférence européenne des présidents de Parlement s’est tenue en 1975. Elle a lieu tous les deux ans, en alternance à Strasbourg et dans la capitale d’un État membre du Conseil de l’Europe.
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