La pénurie de travailleurs qualifiés ne cesse de s’accroître en Allemagne, avec un nombre de postes vacants atteignant les « deux millions » dans le pays, selon une étude publiée jeudi par le patronat.
« En Allemagne, 2 millions de postes sont vacants (…), aboutissant à une perte d’environ 100 milliards d’euros de création de valeur », a estimé, lors d’une conférence de presse, Achim Dercks, président de la chambre de commerce et d’industrie (DIHK), qui a réalisé l’étude.
« La pénurie de main-d’œuvre qualifiée coûte de la valeur ajoutée et accroît les défis du financement des budgets publics. Conjuguées aux prix élevés de l’énergie et aux enjeux de la transformation vers la neutralité climatique, les pénuries croissantes de personnel pourraient conduire à la délocalisation de la production et des services à l’étranger », a-t-il regretté. Après avoir interrogé 22.000 entreprises allemandes, la DIHK fait savoir que la « moitié » d’entre elles éprouvent des difficultés pour pourvoir les postes vacants. Selon les résultats de l’enquête, 53% des entreprises de tous les secteurs sont touchées par des pénuries de personnel. Les producteurs de biens d’équipement (65%) et les fabricants de technologies de pointe et de haute technologie (63% chacun), qui sont importants pour la compétitivité de l’industrie allemande, sont particulièrement touchés par le manque de main d’œuvre.
Parmi les pistes de réflexion pour résoudre le problème, l’organisme cite une « meilleure conciliation entre vie privée et vie professionnelle » des salariés, une « plus grande participation des personnes âgées au marché du travail » et « la réduction de la bureaucratie ».
L’Allemagne fait face, depuis des années, au manque de main d’œuvre lié au vieillissement de sa population, dans des secteurs clés, comme l’industrie, la santé, l’hôtellerie-restauration, ou encore la construction.
Aldar : LA MAP
