Trois astronautes chinois ont décollé le 17 juin du désert de Gobi (Nord-Ouest de la Chine) et leur vaisseau s’est ensuite arrimé à Tianhe, le seul des trois modules de la station spatiale déjà en orbite, pour une mission de trois mois.
C’est la plus longue mission spatiale habitée jamais menée par la Chine.
Ils sont chargés de continuer à construire la station et, dimanche matin, deux d’entre eux sont sortis ensemble dans l’espace pour y travailler, a annoncé l’agence spatiale chinoise pour les vols habités.
Le premier, Liu Boming, a été transporté jusqu’à l’endroit où ils doivent travailler par un bras mécanique, tandis que l’autre, Tang Hongbo, est simplement sorti par le sas.
Ils devraient passer six à sept heures dehors, notamment pour ériger une caméra panoramique à l’extérieur du module Tianhe et tester le bras mécanique qui sera utilisé pour transférer les futurs modules de la station.
C’est la première sortie dans l’espace pour des astronautes chinois depuis celle de Zhai Zhigang en 2008, qui avait fait de la Chine le troisième pays à faire sortir un astronaute dans l’espace après l’Union soviétique et les Etats-Unis.
Dans une vidéo diffusée par l’agence spatiale, on peut voir Liu Bomin, en train de quitter la cabine, s’exclamer: « Wow, c’est vraiment trop beau ici ».
Auparavant, la télévision chinoise les avait montrés revêtant leur costume pour la sortie -une combinaison de fabrication chinoise et pesant la bagatelle de 130 kg.
C’est la première des deux sorties dans l’espace prévues pour leur séjour à bord de la station.
Pour se préparer à cette mission, le vétéran Nie Haisheng, 56 ans, qui avait déjà effectué deux séjours dans l’espace et commande la mission, Liu Boming, 54 ans, qui avait déjà participé à Shenzhou-7 (2008) et Tang Hongbo, 45 ans, dont c’est le premier séjour dans l’espace, ont subi plus de 6.000 heures d’entraînement.
La réussite de la mission, nommée Shenzhou-12, et la construction de la station sont une question de prestige pour Pékin, qui prévoit d’ici la fin de l’année 11 autres lancements vers la station.
Trois seront des vols habités, apportant les deux modules suivants de la station, tandis que les autres approvisionneront celle-ci en matériel et fournitures nécessaires à la vie des astronautes sur place.
Dimanche, la télévision a diffusé également des images de la vie quotidienne sur Tiangong (« Palais céleste » en chinois), nommée en anglais CSS, pour « Chinese space station ».
On peut les voir manger avec des baguettes dans leur habitacle en apesanteur. Un peu plus tard, l’un d’entre eux réalise un équilibre sur les mains et un saut périlleux.
Une semaine après leur arrivée dans l’espace, ils avaient eu une conversation avec le président chinois Xi Jinping qui, après les avoir félicités pour leur contribution à l’ouverture « de nouveaux horizons pour l’humanité dans l’utilisation pacifique de l’espace », leur avait demandé comment ils trouvaient la vie à bord.
Tang Hongbo, le « petit nouveau » de la mission, avait répondu s’être adapté rapidement à la vie en apesanteur.
« La nourriture, la vie quotidienne, les conditions de travail… Tout se passe bien. On a aussi pu passer des appels vidéos avec nos familles. Il fait bon vivre dans notre petite maison de l’espace », avait-il déclaré.
La mission est également très présente sur les réseaux sociaux chinois, avec 200 millions de vues sur la plateforme chinois Weibo.
L’ambition chinoise de bâtir une station spatiale a été nourrie en partie par le refus des Etats-Unis d’accepter des Chinois dans le programme de la Station spatiale internationale (ISS), une collaboration entre les Etats-Unis, la Russie, le Canada, l’Europe et le Japon.
La durée de vie de l’ISS va théoriquement jusqu’en 2024, mais la NASA estime qu’elle pourrait éventuellement être prolongée au-delà de 2028.
La station Tiangong est prévue pour une durée de vie d’au moins dix ans, donc jusqu’à 2031, et la Chine s’est dite ouverte à une collaboration internationale sur la station.