A LA UNEMONDE

Pour la première fois : la question kabyle s’invite au Parlement britannique

Par: Meryem Hafiani

Pour la première fois dans l’histoire récente du débat géopolitique européen, le Parlement britannique s’apprête, le 25 novembre, à examiner en profondeur l’avenir de l’Afrique du Nord, avec un accent particulier sur l’expansion des influences russe et chinoise en Algérie… mais surtout avec l’introduction d’un dossier inédit sur la scène diplomatique internationale : la question kabyle.

Cette séance ne s’annonce ni routinière ni purement théorique. Elle traduit un basculement stratégique dans la lecture britannique des rapports de force au sud de la Méditerranée. Depuis la guerre en Ukraine, les rapprochements militaires, économiques et énergétiques entre Alger, Moscou et Pékin ont repositionné l’Algérie comme un carrefour géopolitique où se projettent des puissances rivales de l’Union européenne et des États-Unis.

Mais la véritable surprise prend forme dans l’agenda de cette réunion : la Kabylie ne sera pas abordée comme un simple dossier interne algérien ou une revendication identitaire, mais comme un acteur politique potentiel susceptible de s’inscrire dans de nouvelles configurations régionales. Selon plusieurs observateurs, ce repositionnement pourrait aller jusqu’à évoquer — même implicitement — l’intégration de mouvements nord-africains non étatiques dans le cadre élargi des Accords d’Abraham, un scénario encore impensable il y a quelques années.

À l’initiative de parlementaires britanniques influents, ce débat réunira des personnalités politiques, diplomatiques et sécuritaires du Royaume-Uni aux côtés de Ferhat Mehenni, chef du Gouvernement provisoire kabyle en exil. La présence officielle de ce dernier dans un parlement européen majeur constitue, à elle seule, un signal politique fort : la question kabyle quitte les marges du militantisme pour entrer dans le champ institutionnel international.

Ce débat ne sera donc pas une simple analyse académique. Il marque l’entrée de la Kabylie dans le radar stratégique des grandes puissances, au moment même où les relations entre Alger et plusieurs capitales occidentales connaissent une tension grandissante.

Ainsi, la date du 25 novembre pourrait s’imposer comme un tournant. Un moment où l’un des dossiers les plus sensibles du Maghreb franchit le seuil de la reconnaissance géopolitique internationale, ouvrant une nouvelle phase d’incertitudes, de pressions diplomatiques et peut-être… de redéfinition des équilibres régionaux en Méditerranée et en Afrique du Nord.

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