
Par Imane Alaoui/ ALDAR
Face à la montée en puissance de la diplomatie marocaine et à son rapprochement stratégique avec la Russie, le régime algérien semble avoir perdu tout sens de l’orientation. Dans une démarche jugée incohérente, Alger a convoqué l’ambassadeur d’Ukraine et lui a proposé la signature d’un accord de libre-échange, une initiative perçue par les observateurs comme une tentative désespérée de riposte à l’alliance maroco-russe, désormais scellée autour d’une reconnaissance claire de l’intégrité territoriale du Maroc.
Depuis la signature de cet accord stratégique entre Rabat et Moscou – couvrant des domaines clés tels que la sécurité, l’énergie, la défense et l’agriculture – Alger est entrée dans une phase d’agitation diplomatique inédite. Ce partenariat, que le Palais d’El Mouradia a interprété comme un « coup fatal » à ses alliances traditionnelles et à ses efforts d’isolement du Maroc sur la scène internationale, a profondément bouleversé son appareil politique.
Le soudain intérêt de l’Algérie pour l’Ukraine n’est, en réalité, qu’une réaction émotionnelle visant à contrarier Moscou et à faire croire qu’elle conserve une marge de manœuvre diplomatique. Mais la réalité géopolitique démontre que l’Algérie n’a plus le poids nécessaire pour influencer les grands équilibres internationaux, d’autant plus que sa crédibilité s’est érodée au fil des contradictions et des revirements de sa politique étrangère.
Proposer un accord de libre-échange à Kiev relève d’un geste plus symbolique que rationnel : les échanges commerciaux entre les deux pays sont quasi inexistants, et l’économie ukrainienne, fragilisée par la guerre, ne peut offrir aucune perspective réelle de coopération. L’initiative algérienne s’apparente donc davantage à une opération de communication qu’à une démarche économique sérieuse, rappelant la stratégie habituelle du régime lorsqu’il cherche à détourner l’attention de ses difficultés internes.
Alors que le Maroc poursuit une diplomatie pragmatique, fondée sur le réalisme et la stabilité — scellant des partenariats équilibrés avec des puissances telles que la Russie, les États-Unis ou la Chine — Alger s’enlise dans une politique de gesticulation diplomatique. Les initiatives qu’elle multiplie ne traduisent aucune vision stratégique claire, mais plutôt une volonté de rivaliser avec Rabat sans en avoir les moyens.
Les faits sont éloquents : chaque fois que l’Algérie tente d’entraver la progression marocaine, le soutien international à la position du Royaume sur le dossier du Sahara s’élargit. Désormais, même Moscou parle le langage de « l’unité territoriale », laissant Alger isolée dans ses postures figées.
Du côté de Washington comme à Bruxelles, le Maroc est salué pour la cohérence et la maturité de sa diplomatie, devenue un modèle d’équilibre et de clairvoyance régionale. À l’inverse, l’Algérie s’illustre par une diplomatie réactive et erratique, gouvernée par l’émotion plus que par la stratégie.
Son dernier mouvement vers Kiev n’est qu’un geste de mauvaise humeur à l’égard du Kremlin — un signal de faiblesse plus que de résistance. Pendant que Rabat consolide sa stature de puissance régionale ascendante, Alger s’enferme dans une spirale d’improvisation et d’amertume, confirmant un constat désormais évident : l’Algérie a perdu sa boussole dans un monde qui ne pardonne pas l’indécision.