
ALDAR/ Iman Alaoui
À la clôture de son discours devant le Parlement, le roi Mohammed VI a choisi de terminer par une phrase brève en apparence, mais d’une portée symbolique et politique profonde, en citant le verset coranique : « Quiconque fait le poids d’un atome de bien le verra, et quiconque fait le poids d’un atome de mal le verra. »
Ce verset, loin d’être une simple conclusion spirituelle, s’est imposé comme un message fort, à la fois moral et politique, annonçant une nouvelle phase où la responsabilité sera indissociable de la reddition des comptes : peut-être, en effet, l’année du « bilan ».
Ce rappel spirituel intervient à la suite d’un discours marqué par une tonalité de fermeté et d’exigence. Le souverain y a appelé à dépasser les discours creux et les promesses sans lendemain, pour entrer dans une logique d’action concrète et de résultats tangibles.
Tout en saluant les réalisations accomplies, le roi a adressé un avertissement clair aux responsables et aux élus : l’époque de la complaisance et des slogans sans effet est révolue. La référence coranique au mérite et à la sanction n’a rien d’anodin : elle signifie que chaque détenteur d’une charge publique, quelle qu’en soit la taille, devra répondre de ses actes devant la justice et la conscience nationale.
À travers ce symbole puissant, Mohammed VI a réaffirmé que servir la nation n’est pas un privilège, mais un devoir moral qui exige probité, transparence et sens du sacrifice. À l’approche de la fin de la législature actuelle, son discours résonne comme un avertissement adressé à la classe politique : l’heure de l’évaluation approche, et la reddition des comptes sera à la mesure de la responsabilité assumée.
Alors, 2025 sera-t-elle véritablement l’année du bilan ?
Les messages répétés du souverain ces derniers mois semblent indiquer un tournant dans le rapport entre l’État et ses institutions : tolérance zéro face à la corruption, à la négligence et à l’abus de pouvoir. Le véritable défi consiste désormais à traduire ces orientations royales en pratiques quotidiennes, au sein des administrations, du Parlement et des collectivités locales, pour restaurer la confiance du citoyen envers ceux qui le représentent.
Ce verset final n’était pas qu’un mot de clôture : c’est un manifeste moral et politique. Il place chacun devant ses responsabilités : plus de place pour ceux qui manipulent les intérêts du peuple, et aucun salut pour ceux qui trahissent la confiance publique. Seuls l’engagement sincère et la loyauté envers le Maroc permettront de mériter l’honneur du service national.