
ALDAR / Ghita Hafiani
Le journal espagnol EL INDEPENDIENTE a révélé que la Commission européenne a officiellement reconnu la marocanité des produits provenant des provinces du Sud, à l’issue de négociations intenses avec Rabat qui n’ont pas dépassé cinq jours. Cet accord, qui sera soumis au vote des États membres de l’Union européenne mercredi prochain, marque un tournant notable dans la position européenne et reflète la capacité du Maroc à imposer sa souveraineté économique sur son Sahara à travers des cadres juridiques et commerciaux clairs.
Le quotidien souligne que cette évolution ne se limite pas à sa dimension économique liée à l’intégration des produits sahariens dans les échanges commerciaux avec l’Union européenne, bénéficiant des mêmes privilèges douaniers que les autres produits marocains, mais qu’elle revêt également une portée politique profonde. Elle est perçue comme une reconnaissance pratique par l’Europe de la réalité sur le terrain et une confirmation que le Maroc est devenu un partenaire incontournable dans des dossiers cruciaux tels que l’énergie, la sécurité et la migration.
Cette nouvelle position européenne ne peut être dissociée du contexte international plus large qui, ces dernières années, a vu une série de reconnaissances et de soutiens croissants à la marocanité du Sahara. La décision des États-Unis en décembre 2020 de reconnaître officiellement la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud a constitué un tournant historique, incitant d’autres pays à adopter des positions similaires. L’Espagne, puissance européenne majeure, avait elle aussi exprimé en 2022 son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie comme solution la plus sérieuse et réaliste au conflit, renforçant ainsi l’isolement de la thèse séparatiste.
D’un point de vue analytique, le quotidien espagnol estime que l’Union européenne agit aujourd’hui avec davantage de réalisme, poussé par des intérêts stratégiques clairs, notamment la sécurisation des approvisionnements énergétiques en provenance du Maroc et le renforcement de la coopération face aux défis liés au terrorisme et à la migration irrégulière. Cette approche pragmatique rend difficile pour l’Europe d’ignorer la marocanité du Sahara dans ses décisions commerciales, surtout qu’une position contraire risquerait de nuire à ses propres intérêts avec Rabat.
Alors que le vote à Bruxelles reste suspendu aux positions des États membres, les signaux actuels laissent présager l’adoption de l’accord. Ce serait alors une nouvelle victoire diplomatique pour le Maroc, venant s’ajouter à une série de gains accumulés ces dernières années. Une victoire qui dépasse le seul champ du commerce pour consacrer une réalité politique de plus en plus enracinée : le Sahara fait partie intégrante du Maroc, et la communauté internationale s’oriente progressivement vers la reconnaissance de cette vérité, non seulement dans les discours diplomatiques, mais aussi à travers des accords officiels et contraignants.