
ALDAR/ Sara El Ouakili
L’Algérie a annoncé son intention d’acquérir le chasseur russe de cinquième génération Su-57E, dans un contrat qui semble davantage symbolique que stratégique. L’objectif paraît être de redorer l’image du régime militaire plutôt que de renforcer réellement la puissance aérienne du pays. Alors que les généraux présentent cet accord comme une avancée historique, la réalité montre que la production russe de cet appareil reste très limitée : seules quelques unités ont été livrées, la plupart étant encore en phase d’essais ou de maintenance. Ce qui met sérieusement en doute la capacité de l’Algérie à les exploiter de manière opérationnelle.
Le contrat pressenti coûterait des millions de dollars, et certains observateurs estiment que sa valeur pourrait atteindre environ 2 milliards de dollars pour un nombre restreint d’appareils. Une démonstration de force surtout “sur le papier”, plus qu’un atout militaire concret. Par ailleurs, le régime s’est empressé d’obtenir le feu vert de Washington afin d’éviter de possibles sanctions dans le cadre de la loi CAATSA, illustrant l’ambiguïté de la politique militaire algérienne et sa dépendance à une protection extérieure pour justifier son gaspillage financier.
Ce marché n’est en réalité qu’un exemple flagrant de la méthode des généraux : détourner des budgets colossaux vers des projets illusoires servant de façade à des opérations de blanchiment d’argent, tout en utilisant le besoin sécuritaire du peuple comme paravent pour leurs propres intérêts. Pendant que l’armée algérienne souffre d’un déficit de maintenance et d’équipements concrets, l’accent reste mis sur des démonstrations médiatiques et des acquisitions prestigieuses qui ne profitent qu’au renforcement du réseau politico-financier des généraux, au détriment des citoyens.
Ainsi, le contrat du Su-57E n’apparaît que comme un nouvel épisode dans la série du gaspillage militaire reflétant une corruption systémique au sein du commandement algérien. Il soulève de sérieuses interrogations quant à la pertinence de ces investissements excessifs, et sur le fait de savoir si la force aérienne algérienne en bénéficiera réellement, ou si elle restera une simple vitrine destinée à masquer les intérêts privés des dirigeants militaires.