ALDAR/ Meryem Hafiani
Dans une scène riche en symboles diplomatiques, une photographie récente prise au sein d’une institution gouvernementale chinoise montre une carte complète du Maroc, incluant ses provinces du Sud. Cette image a été interprétée comme un message politique clair, reflétant le respect de la Chine pour l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc.
Cette photo a été capturée par Younes Siraj, membre du bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme et secrétaire général de la Jeunesse socialiste, lors de sa visite officielle à Changsha, en Chine. Il y participait au Forum stratégique sino-africain sur l’innovation et l’entrepreneuriat des jeunes, organisé en partenariat avec le gouvernement chinois et des parties africaines.
Bien que Pékin n’ait pas émis de nouvelle déclaration officielle concernant le dossier du Sahara marocain, la présence d’une carte intégrale du Royaume dans un établissement officiel constitue un signal implicite fort, traduisant une reconnaissance indirecte de l’unité territoriale du Maroc. Ce geste s’inscrit dans le cadre d’une relation bilatérale solide, marquée par la volonté constante de la Chine de respecter la souveraineté des États, tout comme elle défend fermement la sienne dans des dossiers sensibles tels que Taïwan et Hong Kong.
Membre permanent du Conseil de sécurité et acteur influent sur la scène internationale, la Chine avait voté en faveur de la résolution 2756 relative à la prorogation du mandat de la MINURSO, un texte qui ne contredit pas les principes de l’initiative marocaine d’autonomie, proposée en 2007 comme solution politique réaliste pour clore définitivement le différend autour des provinces du Sud.
Ce signal symbolique intervient alors que le soutien international en faveur de l’initiative marocaine ne cesse de croître, avec de nombreux acteurs régionaux et mondiaux qui y voient la seule option sérieuse et crédible pour résoudre un conflit qui perdure depuis des décennies.
Le moment de la publication de cette photo n’est pas anodin non plus, puisqu’il coïncide avec une dynamique intense des relations maroco-chinoises, notamment dans les domaines de l’économie, des infrastructures et de l’innovation numérique. Le Maroc occupe aujourd’hui une place stratégique dans l’Initiative chinoise “la Ceinture et la Route”, qui vise à renforcer la coopération transcontinentale.
En somme, si cette image peut sembler banale au premier abord, elle révèle en réalité les mutations géopolitiques profondes qui s’opèrent en coulisses. Elle témoigne aussi de la possibilité, de moins en moins hypothétique, d’un appui implicite de Pékin à la position du Maroc sur le Sahara, dans le cadre d’un partenariat stratégique de plus en plus enraciné.
